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Revue d’études

Seniors : abandonner la conduite favorise la dépression

Par Julie Levallois

Arrêter de conduire est une solution extrême et pas forcément bénéfique pour les seniors qui perdent en autonomie. Cela dégrade leur bien-être physique et mental.

DURAND FLORENCE/SIPA

Un macaron « S » pour signaler les seniors au volant ou un contrôle médical régulier. Les solutions pour maintenir le permis des personnes âgées sont nombreuses. Cette solution est plus désirable que l’interdiction au-delà d’un certain âge. Selon une revue de 16 études, parue dans le Journal of the American Geriatrics Society, renoncer à la conduite accélère le déclin mental et physique.

En France, les déplacements automobiles représentent 49 % des décès et 47 % des blessures chez les plus de 65 ans. Pour autant, leur faire abandonner la conduite n’est pas une bonne idée. Après qu’ils l’ont cessée, les seniors sont en moins bonne santé globale.

Le déclin des capacités cognitives et de l’autonomie physique s’accélère chez les non conducteurs. Le risque de mortalité à 5 ans est ainsi 68 % plus élevé chez les seniors qui abandonnent la conduite. La probabilité d’entrer dans une institution du type maison de retraite est également multipliée par 5.

Un symbole d'indépendance

Mais il n’y a pas que le corps qui souffre de cette perte d’autonomie. Les seniors qui ont pris la décision de lâcher le volant voient leur cercle de relations sociales se réduire. Le risque de symptômes dépressifs est donc fortement accru.

« Pour de nombreux seniors, la conduite est plus qu’un privilège ; c’est un outil du quotidien et un marqueur fort du contrôle de soi, de la liberté et de l’indépendance », explique Guoha Li, co-auteur de l’étude. Mais le déclin physique et cognitif liés à l’âge peuvent compliquer cette tâche du quotidien. Au moment où la question de la limiter se pose, des programmes adaptés doivent être envisagés, concluent les chercheurs. Car les modes de transport alternatifs ne compensent pas forcément ce déclin généralisé.