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Industrie pharmaceutique

Pénurie de vaccins : les fabricants opposés à des sanctions financières

Par Marion Guérin

Les industriels du médicament ont exprimé leur vive opposition à l'idée du gouvernement de sanctionner financièrement les fabricants pour éviter des pénuries de vaccin. 

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Sanctionner financièrement les laboratoires pharmaceutiques pour éviter des pénuries de vaccin ? L’idée émise par la ministre de la Santé a suscité un enthousiasme franchement modéré dans les rangs des industriels du médicament.

Très remonté contre la proposition du gouvernement, le président du Leem, qui représente les entreprises pharmaceutiques françaises, a tenu à mettre les points sur les i lors d'une conférence de presse.

La sanction, mauvaise solution ? 

« Ce n'est pas en sanctionnant les industriels que l'on va résoudre le problème des ruptures d'approvisionnement de vaccins, mais en clarifiant l'offre et la demande », a martelé Patrick Errard, un brin d’agacement dans la voix. Selon le Leem, ces ruptures seraient ainsi liées à un manque de lisibilité d’une demande fluctuante, et non pas à un calcul de rentabilité de la part de l’industrie.

La veille, Marisol Touraine avait invité les fabricants à trouver une solution pour mettre un terme aux ruptures qui touchent certains vaccins depuis plus d’un an, comme le BCG et la coqueluche. La ministre souhaite ainsi que ces entreprises mettent au point des plans de gestion de pénuries, en constituant notamment des stocks réservés à la France, sous peine de sanctions financières.

« Alors que le gouvernement soutient et finance l’innovation des entreprises - en particulier l’innovation vaccinale – il ne serait ni acceptable, ni compris que les industriels ne garantissent pas l’approvisionnement des vaccins », a martelé Marisol Touraine lors d’une conférence de presse ce mardi, reprenant à son compte une suggestion du rapport Hurel sur la politique vaccinale. 

Ecoutez...
Sandrine Hurel, auteur du rapport sur la politique vaccinale : « Au moment des négociations avec les fabricants, le CEPS pourrait exiger une close dans le marché forçant le laboratoire à fournir une dose minimale. »

 

Une lecture que ne partage pas les principaux concernés. « La demande de vaccins n'est pas franco-franchouillarde, elle n'a pas de frontières », a répondu le président du Leem, qui appelle le gouvernement à se « mettre autour d’une table » pour « discuter de ce qu’est précisément l’offre d’un côté, et la demande de l’autre ».

Ce rendez-vous devrait bien avoir lieu, puisque la ministre de la Santé a prévu de réunir les industriels d'ici fin janvier sur ce sujet. « Nous attendons des propositions concrètes pour qu'il y ait assez de vaccins disponibles dans les pharmacies tout au long de l'année », a-t-elle encore exigé.