« Pendentifs énergétiques », « pendentifs d’énergie scalaire », « pendentifs d’énergie quantique », sous ces noms sont commercialisés des produits destinés à apporter bien-être et santé aux consommateurs. Apport de vitalité, traitement des douleurs, du stress, des insomnies, renforcement des défenses immunitaires, ralentissement du processus de vieillissement, prévention du cancer... la liste des effets bénéfiques serait sans fin si on en croit les publicités.
Les fabricants recommandent également ces objets pour les enfants (amélioration des capacités de concentration et des résultats scolaires) ou encore pour les sportifs qui souhaitent booster leurs performances.
Mais aucune mention n'est faite de la présence de produits radioactifs. Certaines notices précisent même que ces objets ne sont pas radioactifs et n’émettent pas de radiations. Un trompe-l'œil, d'après la Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD).
Une intense irradiation de la peau
Des analyses récentes effectuées par le laboratoire de la CRIIRAD ont, en effet révélé, que les 5 pendentifs contrôlés ont des niveaux de radioactivité naturelle anormalement élevés qui les apparentent à du minerai radioactif.
Les concentrations en produits radioactifs des chaînes de l’uranium 238 et du thorium 232 sont de l’ordre de 100 fois à 10 000 fois supérieures à l’activité moyenne des sols !
« Pour le public, le risque principal concerne l’irradiation de la peau », précise le communiqué de presse de la CRIIRAD. Plus exactement, tous les modèles provoquent une irradiation ciblée sur les cellules de la couche basale, qui est la plus profonde de l'épiderme et assure son renouvellement. Et pour finir d'inquiéter, les tests ont même montré que l’interposition d’un tee-shirt ou même d’un pull ne permet pas de protéger correctement l’épiderme.
Au final, la CRIIRAD indique que les risques associés à ces pendentifs sont avant tout des risques de cancer de la peau (sarcome) « mais des investigations complémentaires sont nécessaires pour quantifier l’irradiation des organes situés à proximité du pendentif (poumons, seins, œsophage... mais aussi intestin, gonades, vessie... si le médaillon est placé dans la poche) », précise-t-elle.
Une vente illégale
Pour enfoncer le clou, l’étude juridique a aussi montré que la vente de ces produits est « illégale » car elle viole des dispositions du Code de la santé publique (qui interdit tout ajout de radioactivité dans les parures, sans possibilité de dérogation) et du Code de la consommation (qui interdit la vente de produits mettant en danger la santé des consommateurs et qui sanctionne les publicités trompeuses).
La CRIIRAD a donc décider de saisir la DGCCRF (1) « afin que toutes les mesures nécessaires soient prises pour stopper l’importation et la commercialisation de ces objets et procéder à la reprise des exemplaires déjà vendus », écrit-elle.
D'autres produits peut-être concernés
Enfin, en plus des pendentifs, le laboratoire de la CRIIRAD a confirmé que des matières radioactives ont été utilisées pour la fabrication d’autocollants dits « antiradiation » (à apposer sur les téléphones portables et tout appareil électrique) et dans des disques en caoutchouc dits « à énergie quantique » (utilisable en sous-verre pour le « traitement » de l’eau ou en application sur la peau pour le « traitement » des douleurs).
Elle demande donc que soient également recensés et vérifiés tous les produits susceptibles d’être concernés (autres pendentifs, colliers, bracelets, perles, filtres à eau, cartes, etc.), avec une priorité pour les produits en contact direct avec l’organisme et les produits susceptibles de conduire à des contaminations internes.
« Tout doit être fait pour informer dans les meilleurs délais les consommateurs et les professionnels concernés », conclut-elle.
(1) Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes
Quelques conseils pour repérer les produits à risque
Une lecture attentive des notices permet de recueillir des indices permettant de conclure à la présence probable de radioactivité : le plus probant est la mention de l’émission d’ions négatifs. Il s’agit d’une émission spontanée, sans recours à une source d’énergie extérieure.
Des photographies indiquent parfois le taux d’émission obtenu avec un appareil supposé compter les ions dont le détecteur est constitué par un tube Geiger-Müller. En première approche, on peut donc considérer que, plus la valeur affichée est élevée, plus l’objet contient de radionucléides émetteurs de rayonnements bêta ou gamma.
Il faut par ailleurs être attentif aux objets portant la gravure « quantum science », aux objets fabriqués à partir de « lave volcanique », selon une « technologie japonaise » et mentionnant l’émission d’énergie « scalaire » ou « quantique » (et parfois d’infrarouges lointains).
Enfin, la présence de « tourmaline » dans la composition du produit doit aussi conduire à s’interroger car elle est souvent associée à des roches riches en uranium et en thorium.