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Unité de néonatologie

Le peau à peau avec le nouveau-né réduit le stress des mamans

Par Julie Levallois

Une relation plus apaisée. Le contact peau à peau réduit le niveau de stress des jeunes mamans dont le nouveau-né est admis en soins intensifs.

Ron Jenkins/AP/SIPA

Prématurité, maladie néonatale… Les soins intensifs néonataux sont un grand moment de détresse pour les jeunes parents. L’absence de contact avec le nouveau-né peut accroître le sentiment d’impuissance.
Développer le contact « peau à peau » permet justement de réduire le niveau de stress des mères, selon une petite étude présentée au congrès de l’Académie américaine de pédiatrie, qui se tient à Washington (DC) du 24 au 27 octobre.

Les travaux ont porté sur 32 mères dont le nourrisson était admis en unité de néonatologie. Leur niveau de stress a été évalué avant et après avoir tenu leur bébé au moins une heure. Une condition leur était imposée : la méthode dite « du kangourou », durant laquelle l’enfant est placé dans le T-shirt, comme dans la poche du marsupial.

Sentiment d'impuissance

« Nous savons déjà que le contact peau à peau apporte des bénéfices sur le plan physiologique pour le nouveau-né », explique le Dr Natalia Isaza, qui présente les résultats. En effet, plusieurs travaux ont montré que cette approche stabilise le rythme cardiaque, la respiration, l’oxygénation du sang du bébé. Il dort aussi plus longtemps, pleure moins, prend plus de poids et s’allaite généralement mieux. Un ensemble de facteurs qui favorise une sortie précoce de l’hôpital.

Cette étude le démontre également que la technique peau à peau bénéficie aussi à la maman. Chez l’ensemble des mères, le niveau de stress est plus bas après avoir tenu le bébé. Un effet particulièrement marqué lorsque la détresse était due à la séparation, au sentiment d’impuissance ou à l’incapacité de protéger l’enfant de la douleur.

« Nous avons maintenant la preuve que le contact peau à peau peut aussi réduire le stress parental qui peut interférer avec l’attachement, la santé et le bien-être des parents, mais aussi les relations interpersonnelles et les taux d’allaitement », conclut Natalia Isaza. Un résultat qui plaide sans conteste en faveur d’une utilisation plus large.