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Etude sur 57 000 vétérans

Maladie de Charcot : le risque augmente de 50 % pour les soldats

Par Antoine Costa

Une étude confirme des travaux déjà menés sur la santé des vétérans. Ceux-ci seraient plus à risque de développer la maladie de Charcot, pourtant rare.

LNP/REX Shutterstock/SIPA

On savait que le risque de développer un syndrome de stress post-traumatique était important pour les militaires impliqués pendant leur service dans des conflits violents.

Désormais, une nouvelle étude montre que d’autres pathologies, autrement rares, pourraient aussi apparaître plus fréquemment au sein de cette population. C'est le cas de la maladie de Charcot.

En France, environ 8500 personnes sont touchées par cette maladie « orpheline », et trois à quatre cas sont diagnostiqués tous les jours. Aussi connue sous le nom de sclérose latérale amyotrophique, la pathologie s’attaque aux neurones moteurs, les cellules nerveuses contrôlant les muscles volontaires. Il en résulte une faiblesse musculaire, et une paralysie progressive des muscles, de la gorge et une diminution des fonctions respiratoires.

 

Guerre du Golfe

En 2002, une étude américaine avait déjà montré que le personnel militaire qui avait servi pendant la première guerre du Golfe (1990-91) était plus à risque de développer cette pathologie. Les chercheurs expliquaient alors que les malades avaient pu être exposés lors des combats à des substances toxiques à l’origine des troubles constatés.

Celle qui vient d’être publiée dans la revue Occupational and Environnemental Medecine s’est penchée sur les dossier médicaux de 57 000 soldats Ecossais retraités, qui avaient servi entre 1945 et 1985, et qui bénéficiaient d’une grande expérience au combat. Les chercheurs ont notamment regardé le nombre d’hospitalisations et le taux de décès liés à la maladie de Charcot.

L’incidence de cette maladie est plutôt faible dans la population générale. Donc, un petit nombre de vétérans malades peut révéler de anomalies l dans ce groupe.  D’après les chercheurs, les vétérans étudiés avaient un sur-risque de 50 % de développer la maladie que les non vétérans.

 

Lien encore incertain

En revanche, les experts ne sont pas capables de dire, comme dans l'étude américaine de 2002, si cette augmentation des risques était liée au conflit du Golfe. Toutefois, ils avancent quelques pistes, notamment une plus grande consommation de tabac chez les soldats, ou encore une probabilité plus importante de traumatismes dans cette population.

Les médecins ne sont actuellement pas tous d’accord sur les causes de la maladie de Charcot. Des facteurs génétiques ont été mis en avant dans quelques cas. Certains professionnels de santé estiment que les traumatismes ou l'exposition à des substances toxiques peut favoriser l'apparation de la maladie, mais cela fait encore débat. Les conclusions de cette étude sur les vétérans vont néanmoins dans ce sens, sans pour autant imputer le sur-risque à un conflit particulier.