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Académie américaine de pédiatrie

Réchauffement climatique : les enfants très exposés aux maladies

Par Audrey Vaugrente

Le réchauffement climatique menace directement la santé des enfants. Les maladies infectieuses vont se multiplier, la pollution de l'air favoriser les maladies respiratoires.

Matt Snyder/AP/SIPA
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Voilà un sujet que n’abordera peut-être pas la conférence sur le climat (COP21) qui se tient début décembre à Paris. Pourtant, il concerne bien l’avenir de l’humanité : sa descendance. L’Académie américaine de pédiatrie (AAP) s’est saisie du dossier du réchauffement planétaire. Elle l’aborde sous un éclairage nouveau : les conséquences du changement climatique sur la santé des plus jeunes.
« Les enfants sont particulièrement exposés aux conséquences directes du réchauffement, comme les catastrophes climatiques, explique Samantha Ahdoot, qui signe une revue de la littérature parue dans Pediatrics. Ils sont aussi plus vulnérables face aux conséquences secondaires du réchauffement planétaire, comme les maladies. »

 

Davantage de coups de chaleur

Le changement climatique est bien la conséquence de l’action humaine. Et ses répercussions touchent avant tout les enfants. 88 % des maladies qui peuvent être attribuées au réchauffement planétaire surviennent chez des personnes de moins de 5 ans, selon le rapport de l’AAP. Un rapport complet qui dépasse l’éternel sujet du CO2.
Mais l’accumulation de dioxyde de carbone dans l’air a un impact moins connu que l’effet de serre : il dégrade la qualité des récoltes agricoles. La quantité de protéines dans le blé, le riz et l’orge baisse. Une qualité de l’air en baisse est aussi synonyme d’une aggravation des cas d’asthme et d’allergies respiratoires.

La planète se réchauffe peu à peu, avec des conséquences réelles pour les enfants de moins de un an. Une étude prévoit que la mortalité liée aux vagues de chaleur devrait être de 5,5 % chez les filles et de 7,8 % chez les garçons d’ici la fin du 21e siècle.
Mais la chaleur peut aussi toucher les plus âgés. Chez les joueurs de football américain au lycée ou à l’université, le nombre de coups de chaleur a doublé entre 2000 et 2010.

La menace des maladies infectieuses

Avec le réchauffement, les insectes s’installent plus largement sur la planète. C’est le cas des tiques et des moustiques en particulier. Or ce sont les vecteurs de nombreuses maladies infectieuses. Les plus connues sont le paludisme, la dengue, le chikungunya pour le moustique, la maladie de Lyme pour la tique.
Mais des infections plus rares se font de plus en plus fréquentes, souligne le rapport de l’AAP. C’est le cas de la fièvre pourprée des Montagnes Rocheuses – transmise par la tique, de la méningo-encéphalite tranmise par les amibes, de la coccidioïdomycose – transmise par un champignon présent dans la vallée de San Joaquin en Californie.

Les jeunes enfants sont particulièrement à risque. La maladie de Lyme touche environ 300 000 Américains chaque année. Les garçons de 5 à 9 ans sont les plus à risque. Le fardeau des maladies infectieuses est déjà très lourd dans les pays les plus pauvres, et il risque de s’alourdir, avertit l’AAP. En 2030, les maladies diarrhéiques devraient être à l’origines de 48 000 décès supplémentaires chez les enfants de moins de 15 ans, principalement en Asie et en Afrique subsaharienne.

Et comme si cela ne suffisait pas, les catastrophes climatiques (inondations, ouragans…) risquent de se multiplier et d’augmenter ainsi les cas de stress post-traumatique.

Pour résoudre le problème, une seule solution, aux yeux des autres de ce rapport : se tourner vers le développement d’énergies renouvelables, mais des ressources durables. A l’aube de la COP21, le sujet est plus que jamais d’actualité.