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Centre européen de prévention des maladies

Hépatites B et C : des milliers de malades qui s'ignorent en Europe

Par Julian Prial

Tous les ans, 50 000 nouveaux cas d'hépatites B et C surviennent en Europe. Quelque 10 millions d'Européens seraient malades, sans toujours le savoir.  

DURAND FLORENCE/SIPA

Quelque 10 millions d'Européens sont atteints d'une hépatite B ou C et la maladie progresse en Europe, c'est l'annonce faite ce lundi par le Centre européen de prévention des maladies (ECDC), à l'occasion de la Journée mondiale contre l'hépatite organisée ce 28 juillet.

 

Hépatite C : les malades s'ignorent 

« En Europe, on estime que 10 millions de personnes sont atteintes d'une hépatite B ou C chronique mais, en l'absence de symptômes, la majeure partie d'entre elles ignorent leur maladie », a affirmé la directrice par intérim de l'ECDC, le Dr Andrea Ammon, dans un communiqué de presse.

Des propos confirmés par un récent Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’Institut de veille sanitaire (InVS) qui montrait au mois de juin, qu'en dix ans, le nombre d'adultes non diagnostiqués pour l'hépatite C était toujours de 74 000 en France. 

Au total, l'ECDC affirme ainsi comptabiliser, chaque année, près de 50 000 nouveaux cas d'hépatites B et C (virus qui se transmet principalement par le sang pour la dernière et également via des fluides corporels pour la première) à travers l'Espace économique européen (les pays de l'Union Européenne, l'Islande, la Norvège et le Liechtenstein).

 

La maladie progresse en Europe

Plus en détail, le taux d'hépatite B est en hausse sur le continent : il est passé de 3,6 cas pour 100 000 en 2012 à 4,4 en 2013. Le taux d'hépatite C est, lui, deux fois plus élevé, à 9,6 cas pour 100 000 en 2013, contre 8,1 en 2012. 
Dans son message, l'ECDC a, par ailleurs, souligné l'importance du dépistage pour permettre d'accéder rapidement aux traitements. Une urgence à ne pas négliger, puisque l'arrivée des nouvelles molécules contre l'hépatite C permettrait même d'envisager l'éradication de cette maladie chronique dans les 10 années à venir, en France en tout cas, affirmait récemment l’Association française pour l’étude du foie (AFEF).

 

L'importance du dépistage 

« Un rapide test sanguin aide à déterminer si vous êtes ou non infecté. Ceux qui présentent le plus de risques (...) devraient se voir proposer ce test facilement, par exemple les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes qui se droguent par injection », martèle le Dr Andrea Ammon.
Un souhait souvent prononcé par les associations françaises qui se plaignent encore de n'avoir toujours pas accès à ces tests rapides de dépistage.
Mais « la vaccination est la mesure individuelle la plus efficace pour se protéger contre l'hépatite A et B », a tout de même rappelé le Dr Andrea Ammon.

Grâce aux campagnes de vaccination, le taux d'hépatites B aiguës diminue en effet continuellement, 1,3 cas pour 100 000 personnes en 2006, pour tomber à 0,7 en 2013, estime l'ECDC. Ce vaccin contre l'hépatite B a néanmoins fait l'objet de controverses en France à cause du lien présumé entre le produit et la sclérose en plaques (SEP). Celui-ci n'a pas été prouvé scientifiquement, rappelle l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour inciter les populations à se faire vacciner. S'agissant de l'hépatite C, il n'existe toujours pas de vaccin. Les nouvelles molécules permettent cependant une guérison de certaines de ces hépatites en trois mois.