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QUESTION D'ACTU

Programme de soutien d’urgence

Grèce : les malades souffrent de la pénurie de médicaments

Entre TVA, remboursements en baisse et tensions d'approvisionnement, il ne fait pas bon être malade en Grèce. L'accès aux médicaments est devenu difficile avec la crise.

Grèce : les malades souffrent de la pénurie de médicaments Nikolas Giakoumidis/AP/SIPA




Plafonnement des retraits, baisse des salaires et des subventions, fermeture des banques… La situation se tend jour après jour en Grèce et ne devrait pas se débloquer avant ce dimanche 12 juillet. Le gouvernement grec a fait parvenir ce 9 juillet ses propositions de réforme à ses créanciers. Il cède sur certains points mais maintient la TVA à 6 % sur les médicaments.
Il faut dire que le sujet est particulièrement sensible dans ce pays en crise depuis 2009. Les Grecs doivent payer de leur poche une bonne partie du prix des médicaments. Les hôpitaux, quant à eux, craignent une pénurie à venir.

Un budget en chute libre

« Les stocks de médicaments et de matériel médical ayant tendance à s’épuiser dans les hôpitaux et les pharmacies, il est conseillé aux voyageurs suivant un traitement ou sujets à des risques médicaux particuliers d’emporter avec eux les médicaments nécessaires, ainsi que l’ordonnance correspondante », détaille depuis ce 10 juillet le ministère des Affaires étrangères sur son site.
En effet, les alertes se suivent et se ressemblent en Grèce. Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), le budget santé par habitant a reculé de 25 % entre 2002 et 2012.

« Les gens sont en train de mourir »

Témoignant des chiffres, les hôpitaux s’alarment. Les budgets se sont resserrés, les capitaux sont de plus en plus contrôlés… Du coup, le système de commande des médicaments s’est considérablement compliqué, explique l’AFP. Les pharmacies hospitalières commencent à se vider, notamment parce que les fournisseurs se raréfient.
« Nous recevons des courriers nous disant qu’ils ne peuvent plus nous approvisionner à cause de la situation. Je ne peux pas agir sans médicaments, fournitures, nourriture pour les patients, déplore Theo Giannaros, directeur de l’hôpital Elpis, à Athènes. Tous ceux qui viennent ici ont accès à l’hôpital, même s’ils n’ont pas de couverture maladie. Les Européens ne savent pas ce qui se passe ici. Ils ne comprennent pas qu’ici, les gens sont en train de mourir. »

Hors des murs de l’hôpital aussi, l’approvisionnement en médicaments pose problème. Les remboursements ont été revus à la baisse. C’est particulièrement le cas pour les traitements de maladies chroniques. Les patients ont donc tendance à se serrer la ceinture. « Ils n’achètent que les choses nécessaires, témoigne Georgia Psahoulia, pharmacienne interrogée par Euronews. Donc ça veut dire que la personne va seulement acheter l’essentiel sans faire de réserves. » Les retraités, plus à risque d’être atteints de maladies chroniques, ont vu leur retraite diminuer. Leur accès aux médicaments est donc particulièrement compliqué.

Face à ce contexte tendu, la Commission européenne a décidé d’agir. « Nous sommes en train de mettre en place un programme de soutien d’urgence. Nous allons nous assurer que les médicaments sont disponibles, et renforcer le programme de distribution de nourriture », a déclaré la vice-présidente Kristalina Georgieva.

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