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Déjà en Corée du Sud

Coronavirus : l'OMS s'attend à des flambées épidémiques

Par Julian Prial

Lors d'une conférence, l'OMS a appelé tous les pays à se préparer à des épidémies de coronavirus comme celle qui sévit en Corée du Sud. Là-bas, 23 personnes sont déjà mortes.

Le Dr Margaret Chan est le Directeur général de l'OMS depuis 2006, SIPANY/SIPA
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La menace s'étend... Un premier cas du coronavirus MERS-CoV a été détecté en Thaïlande, a annoncé ce jeudi le ministère de la Santé thaïlandais. Originaire du Proche-Orient, l'homme, âgé de 75 ans, était arrivé le 15 juin pour être traité pour un problème cardiaque dans un hôpital de Bangkok. Cette ville est une destination de tourisme médical très populaire auprès de certains patients.

Ce nouveau pays touché accroît encore les inquiétudes sur la mondialisation de l'épidémie. Même si plus de 20 pays ont déjà connu des cas, le virus a touché jusqu'à présent principalement l'Arabie saoudite, où il est apparu en 2012, avec 412 décès recensés, et plus de 950 personnes contaminées. Depuis peu, c'est la Corée du Sud qui subit de plein fouet l'arrivée du virus, avec 23 morts et 165 cas de contamination. Face à ces chiffres en augmentation, le Comité d’urgence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) s’est réuni le 16 juin.

 

Tous pays potentiellement menacés

Il a jugé que cette flambée constitue « un signal d’alarme qui doit faire prendre conscience à tous que, dans un monde très mobile, tous les pays doivent se tenir prêts à tout instant à faire face à des flambées inattendues, qu’il s’agisse du MERS-CoV ou d’autres maladies infectieuses graves. »
Une menace qui s'est confirmée, puisque le virus est arrivé en Europe. L'Allemagne a même annoncé mardi le décès d'un Allemand de 65 ans, qui a succombé à une contamination par le coronavirus Mers.

Rien d'étonnant non plus pour le Pr Didier Raoult. Ce chef de service au laboratoire de microbiologie des Hôpitaux de Marseille expliquait il y a quelques jours à Pourquoidocteur que « le fait qu'il y ait maintenant des avions partout et des gens qui se baladent avec des formes non déclarées ou mineures accroît bien évidemment la menace de le répandre un peu partout. Aujourd'hui, comme les hommes, les maladies infectieuses n'ont plus de frontières. Si le virus débarque en France ou ailleurs, il viendra forcément en avion par quelqu'un de malade. »

 

Des erreurs à corriger

Mais dans sa dernière réunion, l'OMS a aussi reconnu des manquements dans l'action internationale. Le Comité a en effet pris note de plusieurs facteurs contribuant à la propagation du MERS-CoV en République de Corée. Parmi eux, un manque de sensibilisation des agents de santé et du public ; des mesures inadéquates de prévention et de lutte contre l’infection dans les hôpitaux ; des contacts étroits et prolongés avec des patients infectés dans des salles d’urgences bondées ou des chambres d’hôpital à plusieurs lits ; la pratique du « nomadisme médical » consistant à se faire soigner dans plusieurs hôpitaux ; et enfin, l’habitude qu’ont de nombreux visiteurs et proches de rester auprès des malades dans la chambre d’hôpital.

 

La Corée du Sud rentre dans le rang

Pour terminer, l'OMS note cependant qu’après une période nécessaire d’organisation, « la République de Corée est intervenue fermement pour maîtriser cette flambée (...). Elle a notamment adopté de multiples approches pour identifier les contacts et assurer leur suivi et leur mise en quarantaine, et a mis en œuvre des moyens efficaces pour éviter les voyages inappropriés des cas et des contacts durant la période où ils sont susceptibles d’être contagieux », précise l'Organisation.

« Nous ne préconisons aucune restriction des voyages et du commerce et jugeons qu’un dépistage aux points d’entrée n’est pour l’instant pas nécessaire. Conformément aux bonnes pratiques de santé publique, les voyageurs à destination et en provenance des zones touchées devraient être sensibilisés à la maladie et à ses symptômes », conclut l'OMS.