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Journée internationale

L'homophobie commence souvent au sein de la famille

Par Audrey Vaugrente

Malgré la fin des débats autour du Mariage pour tous, l’homophobie ne recule pas. En 2014, 2 200 personnes en ont été victimes. Une sur cinq a subi les assauts de sa famille.

DURAND FLORENCE/SIPA/SIPA

Ils sont 230 à avoir été victimes de leur famille. Homosexuels, bisexuels ou transsexuels, ils subissent les agressions verbales ou physiques de leurs proches. Dans son rapport annuel, l’association SOS homophobie revient sur l’homophobie au quotidien et évoque « les barreaux de la cellule familiale. »

Violette a eu le bras cassé par son père lorsqu’elle lui a annoncé sa bisexualité. Vincent a dû se réfugier chez son oncle après avoir révélé son homosexualité. Mathis, transsexuel, n’a pas osé aborder le sujet avec sa famille. Des témoignages comme ceux-ci, SOS homophobie en a reçu presque 2 200 en 2014. Un nombre en recul par rapport à l’année précédente. Mais il reste « élevé et préoccupant », d’autant plus qu’il se situe en dehors des débats autour du « Mariage pour tous. »

Insultes et menaces

Les agressions physiques également sont moins nombreuses. Mais elles représentent 8 % des cas recensés, contre 6 % l’année précédente. Plus inquiétant, la famille est régulièrement impliquée dans les témoignages (15 % des cas).

La famille, « là où chacun devrait se sentir protégé », est de plus en plus souvent le cadre d’une homophobie du quotidien. Les témoignages à ce sujet sont en hausse de 11 %. « Les agressions dont témoignent les victimes sont souvent l’aboutissement d’un rejet et d’un harcèlement quotidiens, ponctués d’insultes et de menaces. Il est alors difficile pour les victimes de porter plainte ou de témoigner, par peur de subir une escalade de la violence », déplore SOS homophobie.

Les femmes sont les premières touchées

Les jeunes sont les plus nombreux à raconter les réactions de leurs familles. « Les plus jeunes sont les plus touchés par les actes perpétrés par leurs propres parents, qui s’avèrent parfois d’une rare violence, surtout verbale », souligne l’association. Mais les plus âgés ne sont pas non plus épargnés. Le rapport de SOS homophobie cite par exemple cet homme de 57 ans, qui aide sa mère tous les jours, mais qui est continuellement rabaissé et harcelé par cette femme.

Lorsque l’homophobie concerne la famille, les victimes féminines sont sur-représentées (49 %). « La famille et l’entourage proche restent un bastion de la lesbophobie, acte le rapport. Une jeune fille nous a contactés plusieurs fois à propos d’une réaction très violente de sa mère à l’issue de son coming-out : après avoir été retenue et isolée, elle s’est retrouvée contrainte de quitter le domicile. »