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Dans la revue Science

La rougeole affaiblit le système immunitaire pendant trois ans

Par Léa Surugue

Alors que le nombre de cas de rougeole augmente en France, une étude montre que la maladie rend plus vulnérable à d'autres virus  pendant près de trois ans. 

CLOSON/ISOPIX/SIPA a

Le virus de la rougeole, toujours actif en France, serait aussi plus virulent que ce que les médecins pensaient. Une étude américaine, publiée dans la revue Science, montre que les effets de la maladie sur le système immunitaire peuvent subsister jusqu’à trois ans après, avec des risques accrus de développer d’autres infections.

 

Attaque de la mémoire immunitaire

Le virus est connu pour affaiblir le système immunitaire. Si il y a bien réponse immunitaire spécifique qui se met en place pour lutter contre la rougeole, les réponses immunitaires contre d’autres agents pathogènes sont inhibées.

Ce phénomène se passe au niveau des lymphocytes T. Ceux-ci sont responsables de la mémoire immunitaire et garantissent que l’organisme se souviendra d’un virus et sera capable de lutter contre la fois suivante.Lors d’un épisode de rougeole, un certain nombre de lymphocytes T est détruit. S'ils se reconstituent peu de temps après, ils combattraient presque exclusivement la rougeole, au détriment de d’autres maladies.

C'est ainsi que le virus de la rougeole aurait l’effet d’empêcher que les lymphocytes T ne reconnaissent certains agents pathogènes, associés à certaines maladies.

 Et le problème, c’est que l’étude de Science montre que cette faiblesse du système immunitaire n’est pas de courte durée, comme on le croyait jusque là, mais qu’elle peut durer jusqu’à deux ou trois ans après la rougeole, laissant le corps vulnérable à d’autres infections, certaines mortelles.

 

 

Des risques sérieux

Ces résultats sont publiés au moment où l’InVS met en garde contre l’augmentation du nombre de cas, 95 ayant été déclaré depuis le depuis le début de l’année, la majorité dans le Haut-Rhin. L’Institut craint une propagation du virus dans d’autres départements.

L'infection se manifeste par l’apparition d’une fièvre à 38,5°C, d’une toux, rhinite ou conjonctivite et d’une éruption cutanée. La première cause de décès chez les patients touchés par le virus est la pneumonie chez l’enfant de moins d’un an et l’encéphalite aigüe chez les plus de 20 ans.

Pour limiter la transmission du virus, et éviter ces scénarios catastrophes, l’InVS recommande « une vérification du statut vaccinal et de sa mise à jour avec deux doses de vaccin pour toute personne âgée d’au moins un an et née après 1980 ».

 

 La vaccination, seule solution

Une précaution que les auteurs de l’étude préconisent eux-aussi, non seulement pour se protéger de la rougeole, mais aussi parce que la vaccination a un effet protecteur qui va au-delà de la maladie. 


En réduisant l’incidence de la rougeole, par la vaccination, les chercheurs ont aussi constaté une réduction de la mortalité liée à d’autres maladies infectieuses. Leur explication : en se faisant vacciner, on évite la rougeole mais aussi la faiblesse immunitaire prolongée qui la suit, qui peut causer des infections et maladies sur le long terme.