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Sofosbuvir, daclastavir...

Hépatite C : une combinaison thérapeutique prometteuse

Par La rédaction

Un essai clinique d’ampleur a montré l’efficacité d’une combinaison médicamenteuse chez des patients atteints d’hépatite C chronique, y compris pour les cas les plus graves.

Uncredited/AP/SIPA
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Les nouveaux traitements contre l’hépatite C font naître un espoir immense de guérison aux malades. Les premières données d’efficacité des antiviraux à action directe (AAD) ont été dévoilées lors du 50ème congrès de l’Association européenne pour l’étude du foie (EASL) à Vienne fin avril.

Les résultats présentés par le Pr Stanislas Pol, chef de service d’hépatologie à l’hôpital Cochin (Paris) sont issus d’essais cliniques menés sur des cohortes françaises, en particulier ANRS CO22 HEPATHER. Lancée en 2013 par l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS), cette cohorte, qui rassemble plus de 17 000 malades atteints d’hépatite virale B ou C, est la plus grande au monde.

Bien tolérés et efficaces

Au sein de cette cohorte, les chercheurs ont sélectionné 409 patients infectés par le virus de l’hépatite C de génotype 1, l’une des formes les plus répandues en France. Pour une grande majorité d’entre eux, la maladie infectieuse avait évolué en cirrhose et les trois-quarts étaient en échec de traitement. Ces patients ont reçu la combinaison sofosbuvir et daclastavir, associée ou non à la ribavirine, pendant 12 à 24 semaines. Ces molécules permettent de bloquer la multiplication du virus. D’après les résultats de l’essai, ces traitements sont bien tolérés et leur efficacité est en fonction du profil clinique des malades.

Chez les patients cirrhotiques, l’association sofosbuvir et daclasvatir pendant 12 semaines a permis de rendre indétectable la charge virale pour 76 % des participants. Une élimination du virus encore observée 4 semaines après l’arrêt des traitements. En le prolongeant jusqu’à 24 semaines, la quantité de virus est indétectable pour 94 % des malades. Grâce à l’ajout de ribavirine pendant 12 semaines, le virus de l’hépatite C n’était plus détectable pour 100 % des malades.

Une révolution...

Pour les patients non-cirrhotiques, les chercheurs ont observé que quelle que soit la durée du traitement avec ou sans ribavirine, tous les patients ont présenté une charge virale indétectable 4 semaines après l’arrêt des traitements.

« Grâce à la cohorte ANRS CO22 HEPATHER, nous avons la confirmation en vie réelle qu’un traitement de 12 semaines est suffisant pour induire une viro-suppression chez la très grande majorité des patients, indique Stanislas Pol. Pour les patients cirrhotiques, l’ajout de ribavirine peut s’avérer nécessaire. Si ces données venaient à être confirmées sur une période de suivi plus longue, cela représenterait une avancée très importante pour la prise en charge des patients. »

...qui coûte chère

Véritable révolution, cette triple combinaison permet d’atteindre des taux de guérison impressionnants. Mais à quel prix ? Un comprimé de sofosbuvir, vendu sous le nom de Sovaldi, coûte 488 euros, soit 13 667 euros pour une boîte de 28 comprimés ! Pour un traitement de 3 mois, comme dans l'essai décrit, il faut compter plus de 41 000 euros. Ce prix, le plus bas d’Europe obtenu après d'âpres négociations entre le gouvernement et le laboratoire américain Gilead, reste un frein pour l'Assurance maladie. Pris en charge à 100 % par la sécurité sociale, le Sovaldi ne peut pas être proposé aux 200 000 malades infectés par l'hépatite C en France.

Ce traitement innovant est alors prescrit en priorité aux patients atteints de fibroses hépatiques sévères ainsi qu’à certaines populations particulières (atteintes extra-hépatiques de l’hépatite C, les malades co-infectés par le VIH, patients en attente de greffe, femmes ayant un désir de grossesse, usagers de drogues et personnes détenues).