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Injection d'antalgiques opiacés

VIH : le nombre de cas explose dans l'Indiana

L'état de l'Indiana est confronté depuis plusieurs semaines à une forte augmentation des infections par le VIH. Plus de 200 cas ont été recensés, principalement liés à l'utilisation de seringues contaminées.

VIH :  le nombre de cas explose dans l'Indiana ALIX PASCAL/SIPA




Une contagion sans précédent touche une petite communauté rurale dans le nord des Etats-Unis. L’épidémie de VIH, qui avait déjà touché 80 habitants du comté de Scott (Indiana), il y a quelques semaines, continue. Au total, 142 nouveaux cas de VIH  ont été identifiés depuis le début de l'année dans ce comté. Un fait rare pour un territoire qui compte 4 200 habitants et un seul médecin.

 

Austin, épicentre de l'épidémie

Ces nouvelles contaminations chez des patients âgés de 18 à 57 ans sont toutes liées à des injections illégales d'oxymorphone, un puissant analgésique vendu sur ordonnance. « La situation est très sérieuse », a déclaré récemment le gouverneur de l’Indiana, Mike Pence, avant de décréter l’état d’urgence sanitaire le 26 mars.

Dans la presse américaine, pourtant, les médecins du comté ne semblent pas vraiment étonnés. « Cela fait longtemps que nous avions identifié une situation sous-jacente très malsaine, expliquait l’un d’entre eux à la BBC il y a quelques jours. A Austin, l’épicentre de l’épidémie, avec une telle pauvreté et une pareille addiction aux drogues, on courait à la catastrophe ». Là-bas, une personne sur cinq vit en effet sous le seuil de la pauvreté. Pour cette raison, les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) d’Atlanta ont eux aussi émis une alerte nationale à destination des personnels de santé pour qu'ils surveillent une éventuelle épidémie d'hépatite C et de VIH parmi les drogués.

 

Des abus d'opiacés de plus en plus nombreux

Ces autorités expliquent ce phénomène par une augmentation de la consommations d'antidouleurs sur ordonnance. Les décès par empoisonnement aux opiacés ont presque quadruplé entre 2009 et 2011. Jerome Adams, commissaire à la santé de l'Etat de l'Indiana, a ainsi indiqué à l’Agence France Presse (AFP) qu'entre 2009 et 2013, seulement trois nouveaux cas de VIH avaient été identifiés dans le comté de Scott. Or aujourd’hui, « nous avons de nouveaux cas littéralement tous les jours, chaque heure », a-t-il ajouté devant la presse, faisant état d'une épidémie « sans précédent ».

Quatre de ces nouveaux cas sur cinq ont reconnu s'injecter de la drogue. Les usagers  se sont administrées de l’Opana (antidouleur oral), par voie intraveineuse, un opiacé puissant et hautement addictif, prescrit dans le traitement des douleurs intenses.
Certaines personnes contaminées ont confié qu’elles renouvelaient leurs injections toutes les quatre heures et partagaient des aiguilles plus grosses que pour l'héroïne, ce qui augmente le risque de contamination. Chaque malade a reconnu avoir partagé son aiguille avec neuf autres personnes en moyenne.

Le gouverneur plie enfin

Face à ce chaos, et pour une période de 30 jours, le gouverneur du comté a donc autorisé les hôpitaux et les associations à distribuer des seringues stériles aux usagers, afin d’éviter de nouvelles contaminations. Mais politiquement et idéologiquement, le sujet reste plus que sensible. A plusieurs reprises, Mike Pence, de bord Républicain, a dû réaffirmer son opposition stricte à cette méthode de réduction des risques. Il a évoqué des conditions exceptionnelles. « Certes, je suis engagé en faveur de l’ordre et de la loi. Mais je dois aussi m’investir au nom de la compassion. Je vais en premier lieu essayer de sauver des vies ».

Cette décision a pu aussi être motivée par le Bureau de la Maison Blanche chargé de la politique nationale de lutte contre la drogue. L’entité s’est en effet montrée favorable à cette méthode, pour répondre aux épidémies mais aussi pour les prévenir.
Une aide plus qu'utile surtout que quatre autres comtés voisins de celui de Scott sont eux aussi touchés par l’épidémie, dans une moindre mesure. « Cette addiction a commencé dans la région il y a une dizaine d'années et, désormais beaucoup de membres d'une même famille se droguent ensemble », a expliqué Joan Duwve, consultante du ministère de la Santé de l'Indiana. « Grands-parents, parents et enfants vivent sous le même toit et s'injectent des drogues ensemble, comme une activité commune », a-t-il conclu.

 

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