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Handicap, amputation, travail

Marche : un exosquelette pour aider les personnes handicapées

Par Julie Levallois

Un exosquelette fixé à la cheville permet de marcher en dépensant moins d’énergie. Il imite l'action du tendon d'Achille et pourrait être très utile après une blessure ou une amputation.

Stephen Thrift, North Carolina State University

Nul besoin d’être Super Jaimie, Steve Austin ou Iron Man pour améliorer ses performances physiques. Des chercheurs américains ont mis au point un exosquelette qui optimise la dépense d’énergie lors de la marche. Ils publient des résultats encourageants dans la revue Nature.

 

Dépense d’énergie réduite

Dans la vie d’un homme, plus d’énergie est dépensée à marcher qu’aux autres activités quotidiennes. Une énergie précieuse pour les personnes âgées ou à mobilité réduite. Une équipe des universités Carnegie-Mellon (Pittsburg, Pennsylvanie, Etats-Unis) et de Caroline du Nord (Etats-Unis) ont mis au point un exosquelette qui permet de réduire le « coût métabolique » de la marche. Fixé à la cheville, elle permet de réduire d’environ 7 % la dépense énergétique, soit l’équivalent d’un sac à dos de 4,5 kg. « Pensez aux infirmières, aux urgentistes, aux soldats et aux millions d’autres gens qui marchent tout au long de la journée, précise Steve Collins, co-inventeur de l’exosquelette. 7 %, c’est une énorme différence pour eux. »

 

Source : Steve Collins

 

Relayer le tendon d’Achille

8 années de recherches ont permis la mise au point de l’exosquelette. Ce dispositif en fibre de carbone a été conçu pour prendre le relais du muscle du mollet lorsque le pied est à plat. En effet, le triceps sural est actif lorsqu’il propulse le corps, mais aussi lorsqu’il retient le tendon d’Achille. « C’est l’opposé du freinage par récupération. C’est comme si, à chaque fois que vous appuyez sur la pédale de frein de votre voiture, vous utilisiez un peu plus d’essence », explique Steve Collins.

L’exosquelette ôte une partie du poids imposé au muscle du mollet. Une partie « ressort » se comporte comme le tendon d’Achille tandis que la partie « embrayage » mime le mouvement du muscle. Il produit ainsi une force équivalente mais sans dépense d’énergie.

 

Source : College of Engineering, Carnegie Mellon University

 

Aider les personnes handicapées

Cet exosquelette pourrait, à terme, être mis à disposition des patients à mobilité réduite. Les chercheurs envisagent une utilisation dans la rééducation des personnes après une blessure, l’assistance des personnes handicapées de manière permanente… et même l’amélioration des performances des personnes valides. « On peut imaginer que ces dispositifs légers et efficients soient portés sur les membres affectés par des personnes souffrant de séquelles permanentes d’un AVC, se projette Steve Collins. Nous espérons que des outils utilisant des techniques similaires pourront aider les personnes qui ont fait un AVC à marcher plus facilement. Nous n’y sommes pas encore, mais nous pouvons envisager de le tenter. »