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Essai de phase 2 au Libéria

Ebola : deux vaccins donnent des résultats prometteurs

Par Anne-Laure Lebrun

Les deux vaccins expérimentaux testés au Libéria depuis février sont sans risques et donnent de bons résultats. L'essai pourrait être élargi à d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.

Abbas Dulleh/AP/SIPA

Les deux vaccins contre le virus Ebola actuellement expérimentés au Libéria sont sans risques, a annoncé ce jeudi l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID).

Depuis début février 2015, plus de 600 personnes participent à un essai de phase 2 pour tester la tolérance et l’efficacité de deux vaccins expérimentaux. Il s’agit du vaccin cAd3-EBOZ fabriqué par le NIAID et le laboratoire GSK, et le VSV-ZEBOV développé par l’agence de santé publique canadienne. Ce dernier fait également l’objet d’un essai clinique de phase 3 en Guinée depuis le début du mois de mars.

L’essai est randomisé en double aveugle. Ainsi, de manière aléatoire, les participants ont été assignés à un groupe dans lequel ils recevaient une injection du vaccin cAd3-EBOZ, le vaccin VZV-ZEBOV ou un placebo (eau salée), ni les médecins ni les volontaires ne savaient quel produit était administré.



1 500 personnes
« Nous sommes reconnaissants envers les volontaires libériens participant à cet essai clinique sur ces deux vaccins expérimentaux dont les résultats sont très encourageants, a indiqué Anthony Fauci, le directeur du NIAID. Maintenant, nous devons aller plus loin pour adapter et étendre cette étude afin de déterminer lequel de ces vaccins protège le mieux contre le virus Ebola et pourrait être utilisé lors de futures épidémies. »

Les recherches vont donc se prolonger plus d’un an pour déterminer l'efficacité des deux vaccins ; près de 1 500 personnes seront incluses dans cette partie de l'étude. « Cela permettra l’augmentation du nombre de femmes qui représente jusqu'ici seulement 16 % de la cohorte, afin d’obtenir des données plus robustes », explique le NIAID dans son communiqué. Durant cette phase, deux prélèvements sanguins seront effectués au bout de 6 mois puis un an pour déterminer la durabilité de la protection vaccinale contre le virus Ebola.



La recherche continue
Pour la phase 3, les chercheurs espèrent enrôler au moins 27 000 personnes avec un risque de contracter Ebola. Cependant, face à la recrudescence de la maladie au Libéria depuis fin février – un seul cas a été confirmé –, les responsables de l’étude considèrent qu’il faudra élargir l’expérimentation à d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Parallèlement, l’équipe américano-libérienne lancera prochainement une étude pour « suivre les survivant d’Ebola et mieux comprendre les répercussions de la maladie ».

 

Outre les essais cliniques en cours, plusieurs équipes de recherche travaillent à développer de nouveaux vaccins. Récemment, des chercheurs américains en ont mis un très prometteur au point, dans lequel le pathogène est inactivé, contrairement aux vaccins existants. Décrit dans la revue Science ce vendredi, ce vaccin « offre une excellente protection et est très sûr », affirme Yoshihiro Kawaoka, l'auteur principal. Pour le moment, les tests n'ont cependant été réalisés que chez une espèce de macaque très vulnérable au virus Ebola. Malgré les résultats encourageants, les coûts onéreux que génèrent les essais chez l’homme retardent l’expérimentation.