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Médecins généralistes

Généralistes : augmenter le tarif des consultations n'est pas légal

Le syndicat MG France appelle les médecins généralistes à augmenter de deux euros le tarif de leur consultation. La mesure ne fait pas l'unanimité. 

Généralistes : augmenter le tarif des consultations n'est pas légal GILE/SIPA




Ils reviennent à la charge. Les membres du syndicat MG France appellent tous les médecins généralistes de secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) à augmenter le tarif de leur consultation de deux euros, pour le faire passer à 25 euros. Une revendication portée en décembre lors du mouvement de grève des médecins, mais absente des cortèges de la dernière manifestation.

« Pour cette mobilisation, nous avions convenu avec les autres syndicats que nous n’insisterions pas sur ce point, étant donné la variété des professions représentées – spécialistes, internes, libéraux... Cette problématique nous est propre », explique Claude Leicher, président de MG France.

Appel à la désobéissance
En plein examen parlementaire du projet de loi de santé, ils remettent donc sur le tapis ce vieux sujet de discorde. Déjà, en 2010, lorsque la consultation était à 22 euros, les syndicats avaient lancé un appel à la désobéissance. Les généralistes avaient donc majoré d’un euro leur consultation… jusqu’à obtenir gain de cause de la part du gouvernement Fillon.

« Il s’agit d’aligner le tarif de la consultation des généralistes sur celle des spécialistes, qui est à 25 euros, martèle Claude Leicher. Cette différence est injuste et n’a aucun fondement. Elle participe au manque d’attractivité de la médecine générale, en particulier en secteur 1. Elle pousse à s’expatrier vers des pays où les consultations sont mieux valorisées, et où les médecins peuvent s’offrir un secrétariat et des locaux. »

Les patients pénalisés...
Si l’appel semble légitime pour des médecins qui ne pratiquent pas de dépassements d’honoraires, il pourrait en revanche être mal vécu par leurs patients. Car ce sont eux qui devront in fine mettre la main à la poche pour payer les deux euros de différence.

« Nous avons longtemps reculé devant cette forme de mobilisation, car nous ne voulions justement pas les pénaliser. Mais il faut passer à l’action. Certains comprendront – c’est d’ailleurs déjà le cas – et d’autres râleront. Nous appelons malgré tout les médecins à faire du cas par cas, selon la situation financière de leurs patients », précise le président du syndicat.

Des sanctions contre les médecins ?
Cet appel pose un autre problème, d’ordre judiciaire cette fois-ci. Le prix de la consultation des médecins généralistes est fixé par une convention spécifique, signée entre les syndicats et l’Assurance Maladie. Les praticiens du secteur 1 n’ont donc tout simplement pas le droit d’augmenter leurs tarifs, sous peine de poursuites.

« J’attends de voir ça ! défie Claude Leicher. Il y a aura des menaces et de la bagarre sur le champ conventionnel. Mais cela ne nous effraie pas ». Lors d’une conférence de presse prévue pour ce mardi 31 mars, le syndicat va par ailleurs demander le soutien de ses pairs. Pas sûr qu’il l’obtienne…

Des syndicats divisés
« Ce n’est pas une revalorisation de deux euros qui va régler le problème de la médecine générale, estime ainsi Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des Médecins de France (FMF). Le vrai sujet, c’est la désertification médicale. Les jeunes ne s’installeront pas davantage pour deux euros de plus. Les médecins ne réclament pas plus d’argent, mais de meilleures conditions d’exercice. La consultation à 25 euros, ce n’est pas le sujet ». Le syndicat tiendra son assemblée générale ce week-end afin de décider s’il apportera malgré tout son soutien officiel à MG France.

En janvier, deux autres syndicats se sont exprimés en faveur d'une revalorisation. Les généralistes de la CSMF, regroupés sous la branche UNOF-CSMF, et le syndicat des médecins libéraux SML, ont ainsi appelé à augmenter le tarif de la consultation, pour qu'elle atteigne 31 euros.

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