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QUESTION D'ACTU

Etude sur 2000 professionnels

Le risque de surdité est multiplié par 4 chez les musiciens

L’exposition quotidienne à la musique, amplifiée ou non, expose à des troubles de l’audition allant des acouphènes à la surdité.  

Le risque de surdité est multiplié par 4 chez les musiciens JS EVRARD/SIPA




Beethoven et Fauré sont les exemples les plus illustres de surdité acquise du fait de leur exposition quotidienne aux bruits, aussi musicaux soient-ils. Une étude allemande publiée dans la revue Occupational & Environmental Medicine montre que ces troubles de l’audition font véritablement partie des risques du métier pour les musiciens professionnels.

Ces chercheurs de l’Université de Brême ont passé en revue la base de données de l’Assurance Maladie allemande entre 2004 et 2008 pour y suivre tout particulièrement les 2227 assurés âgés de 19 à 66 ans et déclarés en tant que musiciens professionnels. Par rapport au reste de la population active allemande, ces musiciens avaient près de 4 fois plus de risques de développer une surdité dite induite par le bruit. Leur risque de souffrir d’acouphènes persistants était également augmenté de 57% par rapport à la population générale. Dans le cas des musiciens, le danger vient de l’exposition prolongée et répétée plus qu’à des traumatismes sonores soudains.            


Avion ou caisse-claire, même niveau de décibels

Les données de l’Assurance Maladie allemande ne permettent pas de savoir l’instrument et le style de musique joués par ces musiciens professionnels mais les mesures d’intensités sonores laissent penser que tous sont concernés. Les instruments à vent et à cordes d’un orchestre classique exposent par exemple à des niveaux sonores de 80 à 90 décibels contre 60 pour une conversation normale et 75 pour une rue animée. Parmi les percussions, une caisse-claire atteint les 135 décibels, soit au-delà du maximum de 105 autorisé dans les discothèques et des 130 décibels d’un avion au décollage. « Compte-tenu du nombre de musiciens concernés et de la sévérité des conséquences en terme d’activité professionnelle et de qualité de vie, leur perte d’audition est un véritable problème de santé publique », s’alarment les auteurs de l’étude. Ils préconisent notamment aux musiciens professionnels de porter des bouchons d’oreilles protecteurs en répétition comme en concert, quel que soit le style pratiqué et que des écrans pare-sons soient disposés entre les différentes sections des orchestres.

 

Prévenir dès le plus jeune âge

Cette préservation du capital auditif des musiciens professionnels est en train de gagner du terrain. Il se développe de plus en plus de bouchons dotés de filtres acoustiques permettant d’atténuer le son en le déformant le moins possible. Le sur-mesure est également un atout recherché lorsqu’il s’agit de protections portées plusieurs heures par jour. L’association Audition solidarité intervient également dans les conservatoires et les écoles de musique pour sensibiliser les mélomanes dès le plus jeune âge.

 

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