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QUESTION D'ACTU

Après le décès d'Isabelle Dinoire

Pr Laurent Lantieri : l'activité des greffes de la face doit se poursuivre

VIDEO. Après la disparition d'Isabelle Dinoire, le Pr Laurent Lantieri assure que le manque d'argent a donné un coup d'arrêt à cette pratique en France.

Pr Laurent Lantieri : l'activité des greffes de la face doit se poursuivre FACELLY/SIPA




Isabelle Dinoire, première patiente au monde à bénéficier d’une greffe partielle de la face, est décédée le 22 avril dernier « d’une longue maladie », a annoncé ce mercredi le CHU d’Amiens-Picardie, l’établissement où cette première mondiale avait été réalisée en novembre 2005.

Selon Pr Bernard Devauchelle, le chirurgien qui a réalisé cette première mondiale avec le Pr Jean-Michel Dubernard, Isabelle Dinoire a succombé a une « une tumeur maligne rare, hors de toute ressource thérapeutique, dont la nature ne peut être scientifiquement reliée au traitement immunosuppresseur ».

Interrogé sur le plateau de L’Invité santé de Pourquoidocteur, le Pr Laurent Lantieri estime que c’est une conclusion hâtive. « Nous attendons tous la publication sur le sujet pour voir quelle a été l’évolution d’Isabelle Dinoire ces dernières années, explique le chef du service de chirurgie plastique à l'hôpital européen Georges Pompidou (Paris). C’est important d’avoir son évolution à long terme, savoir quand elle a déclaré ses cancers et quelle a été l’importance de l’immunosuppression sur l’évolution de ce cancer ».


La greffe de face n'est pas remise en cause

Tout comme ses confrères chirurgiens, le Pr Lantieri considère que la mort d’Isabelle Dinoire ne doit pas remettre en cause cette technique. L’histoire de la première patiente greffée du visage « illustre parfaitement les enjeux de la transplantation faciale », soulignent les Pr Devauchelle et Dubernard, rappelant que cette activité chirurgicale s’inscrit encore dans des programmes de recherche clinique, « et ne peut pas être considérée comme une activité de routine. »

Mais aujourd’hui la France ne fait plus figure de pionnier dans ce domaine. Faute de financement, les équipes de transplantation ne peuvent plus pratiquer de greffes. « Non seulement, je ne peux plus faire de greffes de visage mais je ne peux plus non plus faire de greffe de main. On nous dit qu’il n’y a pas d’argent en utilisant des prétextes administratifs. Mais c’est un vrai question », alerte le Pr Lantieri, auteur de 7 greffes de la face sur 36 réalisées dans le monde, qui souligne au passage que « la greffe de visage coûte environ 100 000 à 150 000 euros, comme n’importe quel organe. »


Regardez l'émission L'invité santé de Pourquoidocteur avec le Pr Laurent Lantieri, hôpital Georges Pompidou (Paris)

 

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