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Incontinence

Il existe des traitements pour venir à bout de l'incontinence

Par Camille Sabourin

Une femme sur huit, mais aussi un homme sur 10 ; au total  trois  millions de personnes sont touchées en France par une affection qu’ils considèrent comme tabou : l’incontinence urinaire. Une semaine nationale débute pour en parler.

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MOTS-CLÉS :

Avez-vous des fuites d’urine lorsque vous faites un effort ?

Avez-vous des besoins d’uriner incontrôlables ?

Urinez-vous plus de 8 fois par jour ?

Vous levez-vous plus de 2 fois par nuit pour aller aux toilettes ? 

Ressentez-vous des brûlures ou des picotements en urinant ?

Si à un seule de ces questions vous répondez oui ,  il est probable que vous souffrez d’incontinence urinaire ; c’est-à-dire l’incapacité de contrôler totalement votre vessie. Vous devriez logiquement prendre rendez-vous avec votre médecin pour en parler. Certes ce n’est pas bien méchant et franchement vous ne perdez pas complètement vos urines mais ces petits ennuis ne sont absolument pas normaux et se soignent .

Alors pourquoi autant de gens ne disent rien ? Sans doute parce  que ce n’est pas toujours facile ou glorieux d’en parler mais sachez que en France l’incontinence urinaire touche 3 millions de personnes et pas seulement des femmes ou des personnes âgées. Contrairement aux idées reçues l’incontinence touche les sexes, tous les ages, des plus jeunes enfants avec leur problème d’énurésie, aux séniors en particulier l’homme avec ses histoires de prostate.  Il est vrai que la femme est particulièrement touchée par cette pathologie : ne les surnomme-t-on pas les pisseuses ? Grossesse et accouchement restent les plus grands pourvoyeurs d’incontinence , 1 femme incontinente sur 5 a moins de 30 ans.

L’incontinence n’est pas une fatalité.  

Il faut insister  sur la prévention que l’on peut exercer face à cette pathologie trop fréquente : Tout d’abord chez l’enfant : apprendre à faire pipi dès la plus tendre enfance sans pousser, éviter de se retenir et demander à la maîtresse, sans abuser de sa patience, d’aller aux toilettes quand l’envie se fait sentir, permet de protéger pour plus tard  le verrou de la vessie. Quand les jeunes filles commencent le sport il faut les sensibiliser aux dégâts provoqués sur le périnée par certaines activités de haut niveau. Des dégâts dont il faut se méfier d’autant plus qu’il y a des cas d’incontinence dans la famille. Sans affirmer encore le caractère héréditaire de l’incontinence il semble se dégager actuellement une certaine tendance familiale liée à des troubles du collagène.

Tabac, obésité, diabète sont aussi reconnus aujourd’hui comme de véritables provocateurs d’incontinence.

En accusation les toilettes des écoles

Les petites filles qui mouillent leur culotte à l’age de la maternelle ou de la primaire deviendront-elles ces femmes qui n’arrivent pas à retenir leurs urines quand elles mettent la clef dans la porte de leur maison ? ou quand elles éclatent de rire ou qu’elles courent ? On peut se le demander mais heureusement la relation n’est pas encore prouvée. En tous les cas se retenir n’est pas bon et dès la petite enfance peut créer des troubles. Elles sont en effet très nombreuses ces petites filles que les urologues pédiatres reçoivent à leur consultation pour des pipi au lit qui recommencent, des fuites trop fréquentes pour ne penser qu’à un accident, ou des infections urinaires qui n’en finissent pas de se répéter. Pas de malformation ou si rarement, pas de maladies pour expliquer ces infections qui reviennent dès qu’on arrête les antibiotiques. La faute à qui ? A l’école et à ses toilettes trop petites ou trop grandes, sans porte parfois, sales et malodorantes toujours. Résultat : ces petites filles ne vont pas aux toilettes de la journée. Les rares fois où elles oseraient le faire ce n’est pas le bon moment, la maîtresse ne veut pas . Les conséquences ne sont pas anodines. Les urologues lancent un cri d’alarme : se retenir abime la vessie et crée à la longue infection et fuites. Le remède n’est pas dans les antibiotiques mais dans la façon d’uriner. Des petits moyens simples qu’il faut apprendre à ses enfants : ne pas attendre le dernier moment ; s’installer confortablement les pieds à plat et baisser ses vêtements et sa culotte jusqu’aux chevilles, ne pas pousser , prendre son temps et aller jusqu’à la dernière goutte. Cela paraît basique, mais franchement qui le fait à l’école ? très peu, l’endroit ne s’y prêtant pas du tout. C’est pourquoi les urologues veulent informer à la fois les parents et les enseignants pour éviter ces fuites de la petite enfance très traumatisantes et ces infections à répétition qui toutes 2 toucheraient 15% des enfants. Informer pour que des efforts soient faits au niveau des toilettes des écoles qui sont trop souvent dans des états que l’on ne tolèrerait pas chez soi.

Toujours une solution

Quelle que soit sa cause , quel que soit l’age de survenue, il y a toujours face à l’incontinence une solution.

On va commencer par vous donner des règles de vie. Cela semble toujours anodin mais gérer ses boissons en fonction de la vie (éviter de boire par exemple une bière avant une seance de cinéma) est le début du traitement ; comme arreter le tabac perdue un peu de poids ou soigner un diabète ou une prostate qui grossit.

Il existe de nombreux médicaments que votre médecin connaît bien.

Pour les femmes qui vient d’accoucher la réeducation du périnéé est indispensable.

Si cela ne marche pas , on va passer à des techniques plus sophisy-tiquées comme la neuromodulation sacrée. On implante sous la peau, en haut de la fesse un petit appareil qui va envoyer de petites stimilay-tions electriques, pour aider un système défaillant.

An conclusion soit des médicaments soit  une intervention chirurgicale qui transforment la vie de ceux qui en bénéficient. Encore faut-il que votre médecin le sache pour vous adresser au bon spécialiste. Alors ne vous retenez pas pour lui en parler !!!