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+16 % chez les fumeurs

Cancer du sein : le tabagisme passif augmente le risque de 10 %

Par Bruno Martrette

Selon une étude de l'Inserm, commencer à fumer jeune et être exposé passivement à la fumée de tabac sont deux facteurs qui augmentent le risque de développer un cancer du sein.

FAYOLLE/SIPA

Le tabagisme passif est aussi nocif pour le cancer du sein que le tabagisme actif ! C'est l'une des conclusions d'une étude menée sur la cohorte EPIC composée de près de 500 000 personnes en bonne santé au moment de leur inclusion. Suivies depuis 1992 dans dix pays européens, elle inclut en particulier des femmes de la cohorte française E3N.

Une étude sur 322 000 femmes 
Grâce aux informations recueillies lors de l’inclusion des participants, les chercheurs ont pu réévaluer les liens entre l’exposition au tabac, active et passive, et le risque de développer un cancer du sein.
Résultat, parmi les 322 000 femmes éligibles à cette étude, les chercheurs ont enregistré la survenue de plus de 9 800 cancers du sein. Pour chacune de ces femmes, ils disposaient d’informations concernant l’usage du tabac passé ou présent, l’âge d’initiation au tabac, la durée du tabagisme et les quantités consommées, l’exposition passive familiale ou professionnelle au moment de l’inclusion...


L'exposition passive augmente le risque de 10 %

Et les résultats confirment sans ambiguïté que la consommation active de tabac augmente le risque de cancer du sein. « Ce sur-risque est modéré puisqu’il n’est que de 16 %. Mais compte tenu du nombre de cancers du sein déclarés chaque année, ce chiffre n’est pas négligeable », comment la chercheuse Laure Dossus, coauteur des travaux.
Plus inquiétant, les auteurs ont également constaté que l’exposition passive au tabac augmentait quasiment autant ce risque, de l'ordre de 10 %. « Nous ne disposions pas de données précises sur la durée d’exposition passive ou la dose inhalée, mais les données montrent que les femmes exposées au moment de l’inclusion ont développé davantage de cancers. Jusque-là, les données de la littérature étaient ambiguës sur cette association qui paraît ici très claire », rajoute la chercheuse 


Commencer à fumer jeune augmente encore ce risque

Enfin, une autre conclusion de cette nouvelle étude confirme des données. Commencer à fumer jeune, avant une première grossesse, augmente davantage le risque de cancer du sein plus tard dans la vie.
Une initiation tabagique entre 16 et 26 ans accroit en effet le risque de cancer du sein de presque un quart (22 %), alors que le sur-risque est nul quand la femme commence à fumer après 26 ans.
« Cela ne signifie pas qu’il faut commencer à fumer après cet âge car le tabac est très nocif pour d’autres organes, comme le poumon, mais il se pourrait que les différenciations des cellules mammaires qui ont lieu au cours d’une première grossesse réduisent l’impact de la fumée de tabac sur le sein », concluent les auteurs.

Selon l'Institut Curie, le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes françaises, avec environ 52 000 nouveaux cas chaque année. Il est responsable d’environ 11 500 décès par an. Le plus souvent, les cancers du sein sont diagnostiqués chez des femmes de plus de 50 ans.