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Etude américaine

Cancer du sein : un dépistage organisé avant 50 ans réduirait la mortalité

Par la rédaction

La moitié des décès par cancer du sein survient avant 50 ans, selon une étude américaine. Faut-il ouvrir le dépistage organisé à cette tranche d'âge ?

Etendre la mammographie aux femmes de moins de 50 ans ? La question se pose à nouveau. Le cancer du sein frappe plus durement les femmes jeunes. La moitié des décès par cancer du sein est survenue chez des femmes de moins de 50 ans, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Harvard à Boston. Ils se sont penchés sur le devenir de 7 300 femmes diagnostiquées avec un cancer invasif entre 1990 et 1999 dans deux hôpitaux de Boston. 1700 femmes sont décédées dont 609 à cause du cancer du sein. Et parmi ces femmes décédées du cancer, elles étaient 65 % à n’avoir jamais eu de mammographie avant le diagnostic. Autre information : l'âge médian au moment du diagnostic était de 49 ans pour les femmes qui sont mortes du cancer du sein, alors pour celles qui sont décédées d’une autre cause, l'âge médian au diagnostic était de 72 ans.


La mortalité pourrait passer en-dessous de 10%

« La nature biologique du cancer du sein chez les femmes jeunes est plus agressive alors que les cancers des femmes plus âgées tendent à être moins virulents, souligne le Pr Blake Cady, de l’université de Harvard et co-auteur de l’étude. Cela suggère qu’un dépistage moins fréquent chez les femmes âgées mais plus fréquent dans cette population pourrait être plus justifié biologiquement et plus coût-efficace ».
A l’annonce de ces résultats, la présidente de la commission imagerie cancer du sein de la société américaine de radiologie, le Dr Barbara Monsees a déclaré que « les femmes de 40-49 devraient bénéficier du dépistage annuel. »

L'étude suggère que la mortalité par cancer du sein pourrait passer en-dessous de 10% au cours des dix prochaines années grâce à un dépistage plus fréquent, en particulier chez les jeunes femmes, et peut-être en dessous de 5% d'ici 2030.


Le surdiagnostic, principal écueil du dépistage organisé

Cependant, un des inconvénients du dépistage organisé est le surdiagnostic, c'est-à-dire la détection de petites tumeurs cancéreuses, tels que les cancers "in situ", qui n'évoluent pas toujours vers la maladie. Cela conduit parfois à des traitements inutiles, dont certains lourds de conséquences (ablation du sein, radiothérapie, chimiothérapie). Le nombre de surdiagnostics est très difficile à évaluer. Le taux serait de 5 % à 10 %, selon l'Institut national du cancer (INCa). Mais selon plusieurs études, il grimperait à 40%.

A trois semaines du lancement d’Octobre rose, la campagne qui incite les femmes de 50 à  74 ans à participer au dépistage organisé, l’étude américaine va certainement relancer les débats autour de ces questions de bénéfices/risques. 

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