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Etude sur 12 000 infirmières

Métier physique : les femmes hypertendues fatiguent leur coeur

Par Suzanne Tellier

Les femmes qui occupent un poste physiquement éprouvant et qui présentent une hypertension sont trois fois plus à risque de développer une cardiopathie.

West Coast Surfer / Moo/REX/SIPA

Les femmes qui ont une pression artérielle élevée ne devraient pas avoir un emploi physiquement éprouvant. Telle est la recommandation issue d’une vaste étude danoise, qui conclut à un sur-risque de maladies coronariennes parmi cette population de travailleuses. Les travaux ont été publiés dans la revue European Journal of Preventive Cardiology.

Cohorte danoise

Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont analysé les données relatives à la pression artérielle et à l’activité physique au travail de 12 093 femmes infirmières, regroupées au sein d’une cohorte lancée en 1993 au Danemark.

Les participantes ont été partagées en trois groupes, selon le niveau d’activité physique induit par leur emploi – sédentaire, modéré (marche et position debout en quasi-permanence, mais pas d’effort physique considérable), et enfin, élevé (marche et position debout associées à des tâches physiques, tel que soulever des poids, etc).

Les femmes ont été suivies pendant quinze ans. Au cours de cette période, 580 ont développé une cardiopathie ischémique. Cette pathologie se caractérise par un rétrécissement des artères, conduisant à un moindre apport de sang au cœur. Par ailleurs, parmi toutes les participantes, près de 12 % présentaient une pression artérielle élevée.

Risque triplé

Or, selon les observations des chercheurs, les femmes occupant un poste physiquement exigeant et présentant une pression artérielle élevée, avaient trois fois plus de risques de développer une maladie coronarienne par rapport aux autres femmes, dont la tension artérielle était normale et l’emploi, moins éprouvant.

Jusqu’ici, on peut y voir un résultat logique. Seulement, les scientifiques sont parvenus à établir un facteur de sur-risque spécifique, lié à la combinaison des deux facteurs (pression artérielle et activité élevée). Ainsi, 60 cas sur 10 000  / an seraient liés à cette combinaison,     alors que la seule hypertension serait responsable de 15 cas sur 10 000 / an.

« Nos résultats suggèrent que les femmes hypertendues occupant un poste exigeant physiquement sont particulièrement à risque de maladie cardiaque », écrivent les auteurs. Cette combinaison de facteurs avait déjà été démontrée pour les hommes et les femmes, mais jamais sur une population exclusivement féminine.