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Essai clinique

Le CHU de Limoges autorisé à réaliser les premières greffes d'utérus

Par Léa Surugue

Le premier essai clinique pour la greffe d'utérus vient d'être autorisé en France. Il débutera en 2016 et portera sur huit femmes au CHU de Limoges.

Chameleons Eye/REX/REX/SIPA

D'abord le Royaume-Uni, et maintenant la France. L'Agence Nationale du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé d'autoriser la greffe d'utérus. Un essai clinique devrait donc débuter au CHU de Limoges en 2016, incluant huit femmes souffrant de stérilité d'origine utérine. Outre-Manche, le feu vert avait été donné en septembre. '

Plus de 18 % des couples français connaissent des difficultés à concevoir. Chez la femme, la stérilité est le plus souvent d'origine ovarienne, mais les pathologies d'origine utérine concerneraient un cas sur 500. Les causes sont diverses : problèmes fonctionnels, mais aussi absence congénitale de l'utérus (syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser), ou ablation de cet organe suite à un cancer ou une hémorragie.

L'autorisation de l'ANSM suscite donc l'espoir de nombreuses femmes. Néanmoins, les conditions pour participer à l'essai seront très strictes, en raison du risque élevé de complications. L'immunosuppression (le risque de rejet de l'organe étranger par l'organisme) pose notamment problème, et l'utérus sera d'ailleurs retiré à la fin de la grossesse.

Les femmes ayant subi une ablation sont par ailleurs non éligibles, pour s'assurer de limiter l'essai à celles n'ayant jamais eu d'enfants. Les travaux seront financés par des fonds publics, dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique. Et il faudra attendre un moment pour voir les résultats : le premier bébé né suite à une greffe d'utérus ne devrait pas voir le jour avant 2018. 

 

Donneuses mortes ou vivantes

A l'heure actuelle, deux techniques s'offrent aux médecins pour la greffe d'utérus.  En France, la transplantation se fera à partir d'utérus de donneuses en état de mort cérébrale. Mais la Suède, premier pays à avoir réalisé ce type d'opération avec succès, a choisi de greffer aux mères l'utérus de donneuses vivantes.

En octobre 2014, une Suédoise de 36 ans avait ainsi pu accoucher d’un bébé en pleine santé. En tout, quatre enfants sont ensuite nés dans le pays. Mais au Royaume-Uni, comme en France, les essais cliniques auront recours aux utérus de donneuses en état de mort cérébrale. 

Toutefois, à l’hôpital Foch de Suresnes, une autre équipe menée par le Pr René Frydman, à l’origine du premier bébé éprouvette français, planche sur l’utilisation de donneuses vivantes, comme l'a rappelé l'Académie de médecine, qui avait donné son approbation à la greffe d'utérus en juin dernier. Une option qui n'a pas encore été validée par l'ANSM.