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"Binge-watching"

Les adeptes du marathon télé sont à risque de dépression

Par Julie Levallois

Des épisodes de série par dizaines. Le "binge-watching", populaire chez les jeunes adultes, pourrait bien refléter une réalité plus sombre : des idées dépressives ou un sentiment de solitude.

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Un épisode, puis deux, puis dix… Le « binge-watching » est devenu un phénomène mondial, particulièrement chez les jeunes. Mais les marathons télé peuvent être un signe de dépression, avertit une équipe de chercheurs américains. Ils présentent un sondage inquiétant sur le sujet au congrès annuel de l’International Communication Association.

 

Apparu dans les dictionnaires au cours des années 1990, le « binge-watching » est passé dans le langage courant. L’accès élargi à Internet, le streaming et le téléchargement permettent de se « goinfrer » à volonté de séries. Le phénomène est tel qu’une équipe de l’université du Texas à Austin (Etats-Unis) a décidé d’étudier la santé mentale de ses adeptes.

 

Des risques réels pour la santé

Trois chercheurs ont interrogé 316 jeunes adultes (18-29 ans) sur leurs habitudes de consommation de séries. Dans un deuxième temps, ils leur ont demandé s’ils ressentaient des sentiments de solitude, de dépression, ou s’ils avaient du mal à contrôler leurs pulsions. En effet, les comportements excessifs (boulimie, binge-drinking…) sont souvent associés à de telles caractéristiques.

 

Globalement, les jeunes qui se sentent isolés ou déprimés succombent plus au binge-watching que les autres. En fait, les marathons série leur permettent d’oublier ces idées noires. Les adeptes des journées canapé ont aussi plus de mal à contrôler leurs envies. Selon les auteurs de cette étude, un tel comportement ne doit pas être pris à la légère. Fatigue physique, obésité et autres troubles de santé sont à attendre du fait de l’inactivité chronique. « Quand le binge-watching se répandra, les téléspectateurs risquent de négliger leur travail et leurs relations avec les autres. Même si les gens pensent que ce ne sera pas le cas, ils auront du mal à résister à l’envie de regarder des épisodes en continu », avertit Yoon Hi Sung, co-auteur de l’étude.