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Essai sur 30 000 femmes

L'aspirine ne prévient pas l'AVC avant 65 ans

Par Audrey Vaugrente

Prévenir un AVC avec de l’aspirine n’est pas bon pour tous. Avant 65 ans, les femmes traitées sont à risque de saignements gastro-intestinaux… pour un faible bénéfice.

RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA
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Prendre de l’aspirine en prévention d’un AVC ou d’un cancer est plus risqué que bénéfique. Selon une large étude publiée dans la revue Heart, cette pratique n’a pas d’intérêt notable chez les femmes de moins de 65 ans. Pire : elle augmente le risque de saignements gastro-intestinaux.

 

Les vertus préventives de l’aspirine dans l’AVC, l’infarctus et certains cancers sont régulièrement vantées… mais tout aussi controversées. A quel âge faut-il commencer ? Doit-on prescrire le médicament en prévention primaire (avant un incident) ou secondaire (après un incident) ? Tout le monde en tire-t-il un bénéfice ? Pour répondre à ces nombreuses interrogations, une équipe du Centre médical de l’université d’Utrecht (Pays-Bas) a recruté 30 000 femmes d’au moins 45 ans en bonne santé. Un traitement préventif leur a été administré : 100 mg d’aspirine ou de placebo, selon les jours.

 

« Inefficace ou dangereux » 

L’essai s’est réalisé sur 10 ans. 604 maladies cardiovasculaires se sont déclarées au cours de la période de suivi, ainsi que 168 cancers de la vessie et 1 832 autres cancers. Les chercheurs ont aussi relevé 302 cas de saignements gastro-intestinaux ayant nécessité une hospitalisation. C’est un des risques principaux associés à la prise d’aspirine quotidienne.

 

Avant 65 ans, l’aspirine comporte plus de risques que de bénéfices. Il s’agit d’un traitement « inefficace ou dangereux pour la majorité des femmes, au vu du risque combiné de maladie cardiovasculaire, de cancer ou de saignement gastro-intestinal majeur », concluent les auteurs de cet essai. En effet, l’anti-inflammatoire réduit légèrement le risque d’AVC, de maladie cardiaque ou de cancer de la vessie… mais les deux tiers des femmes ont souffert de saignements gastro-intestinaux. Ce n’est qu’après 65 ans que l’aspirine s’avère efficace. Mais sur une durée de 15 ans, seules 29 femmes de plus de 65 ans devraient être traitées en prévention primaire, souligne l’étude.

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