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ADA 2012

Les oméga-3 inutiles chez les diabétiques

Par Denis Boucheny

Selon une nouvelle étude, les diabétiques ont plus besoin de statines que d’une supplémentation en oméga-3 pour réduire leur cholestérol et protéger leur cœur. 

En direct de l'American Diabetes Association (Philadelphie, du 8 au 11 juin 2012)

Les diabétiques de type 2 qui prennent des suppléments alimentaires riches en acide oméga-3 n’en tirent aucun bénéfice apparent. C’est ce qui ressort d’une très large étude, contre placebo, réalisée sur plus de 12 000 malades. Ceux-ci avaient tous une atteinte cardiovasculaire ou un facteur de risque cardiovasculaire. Cette étude a été présentée et discutée devant 6 000 diabétologues à l’ADA.

La prise d’une supplémentation diététique de 1 gramme par jour d’acide gras oméga-3 n’a apporté aucun bénéfice chez les diabétiques.. Ceux-ci ont pourtant été suivis plus de 6 ans dans l’étude ORIGIN.  Il n’y a pas eu moins de décès ou d’infarctus du myocarde ou un autre accident cardiovasculaire chez les diabétiques de type 2 ayant pris un oméga-3 par rapport à ceux ayant pris un placebo. Le seul effet notable observé a été une baisse des triglycérides dans le sang, mais pas du taux de cholestérol, ni celui du « mauvais » cholestérol, le LDL-cholestérol.

Les acides gras oméga-3, que l’on retrouve dans les huiles de poissons, sont très populaires dans certains pays. Un lien avait été établi dans le passé entre une alimentation riche en oméga-3 et une moindre fréquence de survenue d’un infarctus du myocarde, d’un accident vasculaire cérébral ou d’autres problèmes touchant le système cardiovasculaire.


 

Les oméga-3 ont encore récemment démontré certains bénéfices dans l’insuffisance cardiaque et dans certains troubles du rythme, mais leur utilité paraît nulle ou minime en prévention secondaire, c’est-à-dire après un infarctus ou un accident vasculaire cérébral. Il est possible que les statines et les autres traitements qui sont également instaurés dans ces circonstances aient masqué un bénéfice de ces suppléments diététiques, mais dans ce cas, celui-ci serait minime. Les oméga-3 n’ont donc plus leur place dans le post-infarctus.