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Etude sur 160 personnes

Fumer triple le risque de douleur chronique du dos

Par la rédaction

Fumer ou ne pas souffrir : il faut choisir. Selon une récente étude, l'addiction à la cigarette triple le risque de développer une douleur chronique du dos.

Franck LODI/SIPA

Pour éviter les douleurs chroniques du dos, évitez la cigarette. Une étude, parue dans Human Brain Mapping, vient d’établir un lien entre l’addiction au tabac et la sensibilité aux douleurs persistantes. Le fait de fumer interagit avec la façon dont le cerveau répond à la souffrance, concluent les auteurs de ces recherches. Résultat : fumer triple le risque de développer une douleur dorsale chronique.

 

Une connexion dans le cerveau

160 personnes ayant manifesté des douleurs nouvelles au dos ont pris part à cette étude observationnelle. Ils ont subi des IRM à 5 reprises pendant un an. Dans cet intervalle, ils ont aussi évalué régulièrement l’intensité de leur douleur, et ont rempli des questionnaires sur leur statut tabagique et leurs problèmes de santé.

 

32 de ces participants ont subi des examens plus poussés, de même que les 35 personnes qui ont servi de témoin. L’activité de leur cerveau a été examinée à l’IRM. Deux zones en particulier ont attiré l’attention de l’équipe : le noyau accumbens et le cortex préfrontal. Elles sont toutes deux impliquées dans les comportements addictifs et la motivation à apprendre. Mais surtout, elles interagissent quotidiennement. La force de cette connexion détermine le risque de développement d’une douleur chronique.

 

Arrêter de fumer inverse le risque

« Le tabagisme affecte le cerveau. Nous avons découvert qu’il impacte la façon dont le cerveau répond aux douleurs dorsales ; cela semble rendre les individus moins résilients à un épisode de douleur », explique le principal auteur de cette étude, Bogdan Petre. C’est en fait l’addiction au tabac qui est responsable de ce lien : elle interfère avec la chronicisation de la douleur, et la favorise.

 

C’est la première fois qu’un tel lien est établi. Il ouvre une possibilité plus large : l’addiction pourrait être liée à la douleur. « Ce circuit est très fort et actif dans le cerveau des fumeurs. Mais nous avons observé une forte chute de l’activité de ce circuit chez les fumeurs qui – de leur propre chef – ont arrêté de fumer pendant l’étude ; quand ils se sont sevrés, leur sensibilité aux douleurs chroniques a aussi chuté », observe Petre. Une piste intéressante, car un traitement médicamenteux a aidé à gérer la douleur des participants, mais n’a rien changé aux connexions cérébrales. Des interventions sur le comportement pourraient changer cela.