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Etude américaine

Le venin, une arme anti-cancer ?

Par Léa Drouelle

Une récente étude américaine fait une découverte suprenante: le venin pourrait être un remède efficace contre le cancer. En effet, l'un de ses composants empêcherait les tumeurs de grossir. 

CHINE NOUVELLE/SIPA

Le venin du serpent et du scorpion peut être mortel. Tout le monde le sait et c'est pour ça que ces bêtes suscitent autant la peur. Mais peut être que bientôt elle inspireront la sympathie, voire l'espoir. Car elles pourraient être un moyen efficace de lutter contre le cancer, selon une récente étude publiée dans The American Chemical Society

Les cellules saines épargnées
Réalisée par l’université d’Urbana-Champaign dans l’Illinois, l’étude consistait à injecter des toxines de venin dans des cellules cancéreuses afin de voir si elles pouvaient les détruire tout en laissant les cellules saines intactes. Les résultats sont probants : toutes les cellules malades ont été éliminées sans toucher les cellules saines. « Nous avons utilisé en toute sécurité des toxines de venins dans des particules nanométriques pour traiter in-vitro des cancers du sein et des mélanomes. Ces particules, camouflées dans le système immunitaire, envoient directement la toxine dans la cellule cancéreuse, épargnant celle qui est saine, » a expliqué le Dr Dipanjan Pan, directeur de recherche, qui a présenté ces découvertes au 248ème meeting de la société américaine de chimie, à San Francisco.

Des réactions mortelles chez l’humain
Ce n’est pas la première fois que les scientifiques évoquent les effets potentiellement thérapeutiques du venin sur le cancer. En effet, le venin des abeilles, du serpent et du scorpion contient des protéines et des peptides. Ces deux composants peuvent s’accrocher à la membrane des cellules cancéreuses, ce qui a pour effet d’interrompre le développement de la tumeur. Mais jusqu’ici personne n’était parvenu à trouver un moyen d’utiliser cette méthode sans détruire les autres cellules du corps. S’il existe différentes catégories de venin selon les espèces, les effets sur l’homme sont redoutables et souvent mortels : baisse de la tension artérielle, hémorragies, paralysie, asphyxie, destruction des organes et des cellules.

Il était donc trop dangereux d’utiliser le venin de ces animaux pour vérifier ses effets thérapeutiques contre les tumeurs jusqu’à présent. Mais les découvertes du Dr Pan et de son équipe sont encourageantes. Les scientifiques ont l’intention de poursuivre l’expérience sur des cochons et des souris. En revanche, il faudra attendre quelques années (3 à 5 ans) pour faire le test sur les humains.

 

 





 

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