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Scènes de couples dans des positions explicites

Sida : la campagne « LOVE LIFE » fait scandale en Suisse

Par Julian Prial

Depuis lundi, les affiches d'une campagne de prévention contre le sida sont placardées en Suisse. Elles montrent 5 couples appelant à une sexualité axée sur le plaisir et la responsabilité. Un scandale pour certains Helvètes.

Capture d'écran sur la page facebook de la campagne "Love Life"
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La nouvelle campagne helvète « LOVE LIFE – ne regrette rien » contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (IST) était jusqu'a présent passée inaperçue en Suisse. Jusqu'à ce lundi où des affiches mettant en scène de vrais couples dans des positions explicites ont été placardées dans les rues de tout le pays, provoquant un véritable scandale au sein de la Confédération helvétique.

Suivre les règles du « safer sex » (sexe sans risque)
Lancée par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), SANTÉ SEXUELLE Suisse et l'Aide suisse contre le sida, l'intention de cette nouvelle campagne était pourtant louable. Elle a en effet pour but de réduire le nombre de nouveaux cas d'infection. Comment ? Grâce à des affiches, visibles actuellement dans toute la Suisse, qui mettent en scène cinq couples qui s'engagent pour un comportement sexuel sûr. Celui-ci implique de suivre les règles du « safer sex » (sexe sans risque), notamment grâce à l'utilisation du préservatif. Et cet appel à la responsabilité a attiré des centaines de Suisses.
Ainsi, près de 300 personnes ont répondu au recrutement lancé au début de la campagne le 12 mai, manifestant leur désir de poser pour la célèbre photographe suisse Diana Scheunemann. Mais au final, seuls cinq couples de gens âgés de 20 à 52 ans ont été choisis au terme d'un processus de sélection en plusieurs étapes.
Leurs motivations à participer à la campagne ont constitué l'élément déterminant pour leur sélection, précise l'OFSP.


Déjà plus d'un demi-million de vues pour le film « LOVE LIFE – ne regrette rien »
Conclusion, en concevant une campagne fondée sur une approche participative, l'OFSP a emprunté une nouvelle voie, avec succès. Pour preuve, sur son site Internet, 113 460 personnes ont répondu « oui » au manifeste LOVE LIFE, et le film « LOVE LIFE – ne regrette rien » (en hommage à la célèbre chanson d'Édith Piaf) a déjà été visionné plus d'un demi-million de fois. Enfin, plusieurs milliers d'anneaux roses LOVE LIFE, symboles d'une sexualité responsable, ont été commandés. En effet, porter l'anneau rose LOVE LIFE, qui peut être commandé gratuitement, permet de manifester publiquement son engagement personnel à pratiquer le « safer sex ».

Source : LOVELIFE no regrets from LOVE LIFE on Vimeo

Des associations réclament le retrait de ces affiches
Pourtant, face à ces images, des commentaires d'internautes suisses parlent déjà de « pornographie ». Ils sont soutenus par plusieurs organisations, dont la fondation Futur CH, l'Union démocratique fédérale (UDF) et Human Life International HLI Suisse, qui se présentent comme des défenseurs des valeurs chrétiennes. Ces groupes se sont d'ailleurs mobilisés contre ces affiches dont ils souhaitent immédiatement voir stopper la diffusion par l'OFSP. Pour eux, « ces images hautement sexualisées violent massivement des intérêts dignes de protection des enfants et des jeunes », argumentent-ils. La fondation Futur CH indique pour sa part s'engager « en faveur de valeurs porteuses d'avenir et d'une revalorisation de la famille ». Si nécessaire, ce groupe dit même être prêt à dénoncer l'OFSP devant le Tribunal administratif fédéral.

En réponse, l'OFSP estime que les affiches montrent des personnes dans des situations voluptueuses, mais sans avoir un effet pornographique ou choquant. « Si des enfants veulent savoir sur quoi porte cette campagne et qu'ils posent des questions, c'est une bonne opportunité pour les personnes en charge de leur éducation de leur donner des réponses adaptées à leur âge. »
« Le but de la campagne est d'informer la population en Suisse sur la protection contre le sida et d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Les enfants et les jeunes en font aussi partie », conclut l'Office fédéral.