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Le décalage horaire favorise le diabète

Par le Dr Sophie Lemonier

MOTS-CLÉS :

 Le sommeil perturbé peut mener à tous les cauchemars.
On sait déjà que mal dormir au moins 3 jours par semaine augmente le risque d’obésité, de diabète et de maladie cardiovasculaire comme des attaques cérébrales ou cardiaques. C’est ce qui était ressorti d’une étude américaine sur près de 140 000 personnes. Des résultats qui vont dans le même sens qu’une nouvelle étude qui ajoute cette fois-ci une autre notion , celle du décalage horaire et des rythmes de vie perturbés.

En un mot ces notions nouvelles concernent de nombreuses personnes qui non seulement dorment peu , mais aussi travaillent en heures décalées.
En particulier les personnes  qui font les 3 huit ainsi que les pilotes d’avion ou encore les voyageurs qui traversent régulièrement les fuseaux horaires. On vient de comprendre pourquoi le manque de sommeil associé au décalage horaire augmente sérieusement le risque de diabète.

Il est vrai que l’on ne se sent pas bien quand on est en plein décalage horaire, mais que se passe-t-il vraiment ?
Il se produit des anomalies au niveau du pancréas, cet organe qui secrète l’insuline  d’où un état prédiabétique : après chaque repas, l’insuline n’arrive pas à être secrétée au bon taux.  S’y ajoute aussi des perturbations du métabolisme de base de l’organisme qui pourraient se traduire par une prise de poids de 5 kg par an !

Comment lutter contre ?
A part se mettre se soumettre à un petit régime, il n'y a pas grand chose à faire! En effet, les volontaires américains  sont restés 6 semaines enfermés pour les besoins de l’étude.  Pendant les 3 semaines où un sommeil de moins de 6 heures  avec un décalage horaire de 4 heures leur a été imposé, leur  taux de sucre dans le sang s’est lui aussi décalé mais dans le mauvais sens, vers un état pré-diabétique.  Et pourtant le régime alimentaire  et les activités physiques n’avaient pas changé d’un iota pendant toute l’expérience.
La bonne nouvelle; c’est qu’une fois replacés dans des conditions normales, ils ont mis 9 jours pour récupérer.  Et c’est donc la répétition de ces évènements qui pourrait conduire au diabète et à la prise de poids, concluent les auteurs de l'étude/

 

 

 

Référence :

Orfeu Buxton et coll. « Science Translational Medicine », 11 avril 2012, vol. 4, n° 129

Adverse Metabolic Consequences in Humans of Prolonged Sleep Restriction Combined with Circadian Disruption