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Stress post-traumatique

Les victimes de violence sont plus sensibles aux images d'attentats

Par Audrey Vaugrente

Après un attentat, sans être impliqués physiquement ou psychologiquement, les ados victimes de violence pendant leur enfance présentent des signes de stress post-traumatique.

La police sur l'île d'Utoya, peu après la fusillade de juillet 2011 (FLETCHER DARREN/THE SUN/SIPA)

Un attentat ne traumatise pas seulement les victimes. Les adolescents qui n’étaient pas physiquement présents ou impliqués émotionnellement peuvent aussi manifester des symptômes de stress post-traumatique à cause de la couverture médiatique, signale une étude parue dans l’édition de juillet de l’European Journal of Psychopharmacology. Ils sont plus à risque s’ils ont été exposés à des violences au cours de leur petite enfance.

 

Frayeur, images effrayantes, évitement

Des chercheurs norvégiens ont étudié la santé mentale de plus de 10 000 lycéens du pays. Aucun n’était concerné physiquement ou psychiquement par la « terreur d’Oslo », l’explosion dans le quartier gouvernemental de la capitale et la fusillade de l’île d’Utoya, qui avait fait 77 morts en juillet 2011.
Pourtant, certains ont présenté des signes de stress post-traumatique. Les symptômes ont été séparés en trois catégories : pensées, images ou sons effrayants et liés aux attaques qui émergent spontanément ; éviter de penser ou parler des événements ; une frayeur extrême lorsque quelque chose fait penser aux événements. Les jeunes qui avaient subi des violences, y compris sexuelles, ou qui en avaient été témoins pendant leur petite enfance, étaient particulièrement à risque de manifester ces réactions suite à l’exposition médiatique.

 

Risque doublé après des abus sexuels

« Chaque personne impliquée dans les soins de jeunes gens doit être consciente que ceux qui ont vécu de mauvaises expériences peut traverser un moment difficile, même s’ils ne sont pas directement affectés par les attaques », précise Dag Nordanger, principal chercheur. Ainsi, les jeunes victimes de nombreux abus sexuels étaient deux fois plus à risque de présenter un stress post-traumatique après les attaques d’Oslo. Le risque était accru de moitié chez les jeunes témoins ou victimes de violence.
« Nos résultats sont importants parce qu’ils nous montrent que la prévention des violences et des abus dans les premières années permet aussi prévenir des réactions négatives à des incidents majeurs qui surviendront ensuite », analyse Dag Nordanger. Le fait d’être une fille ou encore avoir le sentiment que sa vie est menacée augmente aussi le risque de développer des symptômes de stress.

Ce n’est pas la première fois que des scientifiques suggèrent le rôle des médias dans l’émergence d’un stress post-traumatique. La dernière en date, parue en décembre dernier dans la revue PNAS, soulignait qu’une exposition répétée aux reportages après les attentats du marathon de Boston, était associée à plus de stress aigu qu’une présence sur les lieux.