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2ème Observatoire européen

Automédication : les Français plus réticents que leurs voisins européens

Par la rédaction avec Audrey Vaugrente

Les Français boudent toujours l’automédication, selon l’Observatoire européen sur l’automédication. Ils dépensent peu et peu souvent dans ce domaine.

WITT/SIPA

L’automédication, encore timide en France. Selon le 2e Observatoire européen sur l’automédication, réalisé par Celtipharm, le pays a moins souvent recours à l’automédication que la moyenne des autres pays européens (Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Suède).

 

Moins de 3 euros déboursés

En France, l’automédication occupe moins de place sur le marché que dans les autres pays. Elle représente 15,7 % des parts de marché, contre 25,7 % en moyenne. Mais surtout, elle recule légèrement (-0,2 point) dans l’Hexagone alors qu’elle progresse ailleurs (+2,5 points). Un bilan qui correspond au constat dressé par le baromètre 2013 de l’Afipa mais dans une moindre mesure.

 

Non seulement les Français ont moins recours à l’automédication, mais ils dépensent aussi moins. En moyenne, un habitant débourse 2,7 euros par mois dans ce secteur, contre 3,5 en moyenne en Europe. Mais, comme le soulignait le baromètre de l’Afipa, les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires, plus coûteux que les médicaments en vente libre, attirent davantage les Français.

 

Un environnement pourtant favorable

Si l’automédication ne rencontre pas de succès en France, ce n’est pas faute d’arguments. Les prix des médicaments disponibles sans ordonnance sont plutôt bon marché par rapport à la moyenne européenne : 4,5 euros contre 6,2 euros. Ce n’est pas non plus faute de spécialité disponible : sur les 209 molécules ouvertes à l’automédication, 91 de celles vendues dans au moins un des 8 pays pourraient l’être en France. « Notre pays est encore trop timide pour initier des mesures fortes en faveur de cette pratique », analyse Pascal Brossard, président de l’Afipa. « Des initiatives simples – comme le délistage de certaines molécules soumises actuellement à prescription médicale – sont pourtant possibles et seraient bénéfiques pour tous » plaide ce dernier. D’autres critiquent le monopole pharmaceutique, qui limite la disponibilité des spécialités d’automédication.