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Etude sur 2830 tumeurs

Trop de viande rouge augmente le risque de cancer du sein

Par Afsané Sabouhi

Consommer quotidiennement de la viande rouge est un facteur de risque de cancer du sein. A l’inverse, préférer les légumes, les volailles et les poissons apparaît comme protecteur.

Stuart Forster/REX/REX/SIPA

A consommer avec modération. La formule vaut visiblement pour l’alcool comme pour la viande rouge. Une équipe américaine, dont l’étude est publiée dans le British Medical Journal, vient de mettre en évidence que la consommation quotidienne de viande rouge à la trentaine expose à un risque de cancer du sein accru de 22 %.

 

Un steak quotidien augmente le risque de 13 %

En analysant les données nutritionnelles et médicales de 2830 femmes atteintes de cancer du sein et suivies depuis plus de 20 ans, les chercheurs ont constaté qu’une alimentation riche en viande de bœuf, de porc ou de mouton, transformée ou non pesait lourdement sur le risque de cancer. Une modélisation statistique leur a permis de chiffrer que chaque repas quotidien à base de viande rouge augmente de 13 % le risque de cancer du sein, particulièrement chez la femme jeune, avant la ménopause.

 

En revanche, la consommation importante de viande blanche est associée à une réduction du risque de cancer du sein. Remplacer chaque jour la viande rouge par la volaille permet de diminuer de 17 % le risque de cancer. Privilégier les légumes, la viande blanche, le poisson et les oléagineux comme les noix, le diminue de 14 %.

 

La cuisson incriminée

L’explication de ces liens entre alimentation et développement du cancer n’est pas totalement établie. Les auteurs pointent du doigt les composés formés lors de la cuisson de la viande rouge à haute température (grill, barbecue…), notamment les amines hétérocycliques, déjà impliquées dans l’apparition de cancers digestifs.
Quant à l’aspect protecteur des légumes, il pourrait provenir des fibres et des phytoestrogènes qu’ils contiennent ou encore de l’impact bénéfique d’une alimentation riche en légumes sur l’action de l’insuline et le métabolisme des graisses, deux mécanismes eux-mêmes associés à un risque de cancer du sein.
« D’autres études seront nécessaires pour confirmer et expliquer ce lien entre consommation importante de viande rouge pendant le jeune âge adulte et risque de cancer du sein », précisent les auteurs. Mais en attendant, les recommandations de la Société américaine de cancérologie mentionnent déjà que « remplacer les viandes rouges transformées ou non transformées par des légumes et de la volaille chez les adultes jeunes pourrait limiter le risque de cancer du sein. »