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Pneumonie, grand âge

De quoi meurent les centenaires ?

Par Audrey Vaugrente

Les centenaires soufflent leurs bougies en bonne santé générale. Mais lorsque vient leur dernière heure, ils la passent souvent en maison de retraite ou à l’hôpital, selon une étude.

FALCO RICHARD/SIPA
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Souffler ses cent bougies, oui, mais dans quelles conditions ? L’extrême longévité est souvent synonyme de bonne santé… mais aussi d’extrême fragilité. Une équipe du King’s College de Londres (Royaume-Uni) détaille dans PLOS Medicine les conditions de fin de vie des centenaires britanniques entre 2001 et 2010.

 

Des centenaires vulnérables

Sans surprise, les personnes âgées sont principalement des femmes (87 %), seules (veufs dans 85 % des cas), et favorisés. Autre donnée révélée par cette étude : les certificats de décès établissent dans 1 cas sur 5 que la pneumonie est la cause du décès. Le cancer n'est responsable que de 4,4 % des décès et les maladies cardiovasculaires de 8,6 % d'entre eux. Or, chez les 80-84 ans, ces deux pathologies sont respectivement en cause dans 25 et 20 % des décès. A l'inverse, les centenaires succombent plus souvent à une pneumonie que les octogénaires (17,7 % versus 6 %). Mais dans la plupart des cas (75 %), les médecins estiment que l’âge avancé est une cause sous-jacente ou participante du décès. 

En 2013, la France comptait 20 000 centenaires. En 2050, elle devrait en compter 140 000. « Les centenaires ont dépassé l’âge auquel on meurt de maladie chronique, mais c’est un groupe de plus en plus fragile et vulnérable à la pneumonie et d’autres problèmes de santé. Nous devons prévoir des services de santé qui assument les « besoins cachés » de ce groupe », martèle l’auteur principal de l’étude, le Dr Catherine Evans.


Trop de décès à l’hôpital
Le nombre croissant de centenaires demande une adaptation des soins aux personnes âgées, à la santé particulièrement fragile, mais aussi une hausse du nombre de lits en maison de retraite. Car s’ils sont une majorité à finir leurs jours en maison de retraite résidentielle ou médicalisée (60 %), encore trop de centenaires passent leurs dernières semaines à l’hôpital, souligne cette étude : ils sont un quart à être concernés.

« Accroître le nombre de lits en maison de retraite pourrait réduire le besoin en soins hospitaliers, mais nous avons besoin de renforcer la capacité d'accueil de ces structures avec notamment des soins de haute qualité, avec des médecins généralistes, des infirmières et d’autres professionnels de santé pour permettre aux gens de finir leur vie dans leur résidence habituelle s’ils le souhaitent », estime le Dr Catherine Evans.