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Congrès Euroanaesthesia 2014

Chirurgie : le risque de décès est plus élevé en février et le week-end

Par Melanie Gomez

Le week-end, l’après-midi et le mois de février seraient les périodes les plus à risque pour se faire opérer d’après deux études sur la mortalité hospitalière présentées lors d’un congrès européen.  

DURAND FLORENCE/SIPA

Etre opéré ou se faire hospitaliser durant le week-end ne serait pas totalement anodin. Deux études qui viennent d’être présentée lors d’un congrès européen d’anesthésie qui se tient actuellement à Stockholm confirment un surrisque de décès lié aux hospitalisations voir aux opérations chirurgicales de fin de semaine. La première étude japonaise réalisée sur plus de 55 millions de personnes a compilé les données de 72 études internationales déjà existantes et publiées sur le sujet. Elle révèle tout simplement que l’admission à l’hôpital le week-end est associée à une augmentation de la mortalité entre 15% et 17%.

 

Une moins bonne qualité le week-end ?

« Il y a au moins deux explications possibles à nos résultats, précisent les auteurs. Tout d'abord, ces différences pourraient refléter une moins bonne qualité des soins à l'hôpital le week-end, et puis les patients admis sur le week-end pourraient être plus gravement malades que ceux admis la semaine ». Cependant les auteurs affirment favoriser tout de même la 1ère hypothèse, à savoir, une qualité des soins plus mauvaise en fin de semaine. Seule exception, les patients ayant subi une chirurgie la semaine et hospitalisés le week-end. En effet, selon ces chercheurs nippons, les patients ayant subi des procédures chirurgicales à haut risque notamment, reçoivent une part substantielle de leurs soins postopératoires dans les unités de soins intensifs qui seraient les plus susceptibles de fournir le même type de soins à tous les moments de la semaine. Par ailleurs la 2ème étude présentée lors de ce même congrès pointe elle aussi les week-ends à l’hôpital du doigt. Ainsi d’après les résultats révélés par cette équipe de l’Université de médecine de Berlin, le risque de décès après chirurgie pratiquée en fin de semaine serait 22% plus important que celui lors des chirurgies pratiquées la semaine.

 

La chirurgie plus à risque l’après midi et au mois de février

Mais cette étude allemande ne s’est pas contentée d’évaluer le risque de mortalité des chirurgies pratiquées le samedi ou le dimanche. Certains moments de la journée et même de l’année seraient également plus à risque. En effet cette analyse réalisée sur plus de 210 000 patients montre donc que les opérations chirurgicales réalisées dans l’après-midi seraient associées à un risque de mortalité accru de 21% par rapport à d’autres moment de la journée. Enfin, le plus étonnant concerne le mois de février. Sans réelle explication, les résultats de cette étude révèle qu’il s’agit du moins le plus à risque en la matière, avec un risque de décès augmenté de 16% en ce début d’année. «Plusieurs facteurs peuvent avoir influencé ce résultat, par exemple, il se pourrait que le niveau de soins soit différent tout au long de la journée et entre la semaine et le week-end, concluent les chercheurs. Peut être que les patients traités dans l'après-midi et le week-end dans notre étude étaient plus gravement malades ». Quoiqu’il en soit avant de pouvoir tirer des conclusions définitives, ces chercheurs vont tenter de confirmer leurs résultats sur davantage de patients. Toutefois ils insistent sur la nécessité de chercher encore davantage à améliorer la sécurité des patients hospitalisés quelque soit le moment de la journée ou de l’année. 

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