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Vincent Lambert : des lésions cérébrales irréversibles

Par Philippe Berrebi

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De commissions en rapports, de consultations en expertises, le cas Vincent Lambert va-t-il enfin connaître un dénouement serein ? Agé de 38 ans, cet homme, tétraplégique à la suite d’un accident de la route en 2008, est cloué sur son lit d’hôpital en état végétatif chronique.
Saisi par l'épouse de Vincent Lambert et par son neveu, qui souhaitaient abréger ses souffrances, le Conseil d’Etat s’est appuyé sur trois experts pour rendre un avis. Ces médecins viennent de confirmer « la dégradation » de l’état de santé de ce patient hospitalisé au CHU de Reims. Dans ce rapport, relayé par l’AFP et commenté par la plupart de vos quotidiens, les spécialistes font également mention du caractère irréversible et incurable de ses lésions cérébrales.

Déjà, en 2011, des médecins belges avaient conclu à un état de « conscience minimal consolidé ». Après des mois de réflexion et tenant compte de l'avis de sa femme, l’équipe médicale de Reims au chevet de Vincent Lambert avait décidé d’arrêter de l’alimenter et de l’hydrater artificiellement. Une décision contestée par les parents du patient, qui avaient porté l’affaire devant le tribunal administratif. Ce dernier avait décidé du maintien en vie.

Le Conseil d’Etat doit maintenant statuer. Dans leur rapport, les trois experts notent cependant que l'interprétation des réactions comportementales de Vincent Lambert comme « l'expression d'une intention ou d'un souhait à l'égard de l'arrêt ou de la prolongation du traitement »  ne semble  « pas possible ».  
Les magistrats disposent des rapports médicaux confirmant l’état végétatif irréversible du patient et des avis contradictoires de ses proches. Autrement dit, c’est sur une conviction plus que sur des faits qu’ils rendront leur avis. Le médecin de Vincent Lambert, lui, a commenté sobrement les conclusions de cette dernière expertise : « La réaction pendant les soins est difficilement interprétable, mais, en l'absence de directives anticipées et de personnes de confiance, c'est au médecin à chercher, à enquêter parmi les proches et dans le passé du patient », peut-on lire dans le journal Le Monde.