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Atteints par le syndrome transfuseur/transfusé

Lyon : La chirurgie in utero permet de sauver des jumeaux en 30 minutes

Par Melanie Gomez

L’hôpital Mère Enfant de Lyon propose une chirurgie in utero innovante, la coagulation des anastomoses par laser pour les grossesses gémellaires avec syndrome transfuseur/transfusé;  

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Le syndrome transfuseur/transfusé est une pathologie grave spécifique des grossesses gémellaires monochoriales, c’est-à-dire avec deux jumeaux identiques, un seul placenta, et dont leur cordons ombilicaux sont reliés par des vaisseaux sanguins, appelés les anastomoses.
Jusqu’à présent, seuls des centres hospitaliers situés à Paris et à Clermont Ferrand étaient en mesure de prendre en charge cette pathologie grave. Les futures mères atteintes par ce syndrome disposent depuis le mois de mai 2014 d’un centre compétent dans la région Rhône Alpes, à l’hôpital Mère Enfant des hospices civiles de Lyon.

 

15% des grossesses gémellaires monochoriales

Alors que 80 % des grossesses gémellaires sont bichoriales, parmi les 20% restant de monochoriales, environ 15% seront concernées par le syndrome du transfuseur/transfusé. Il s’agit d’un déséquilibre du débit sanguin entre les circulations sanguines des deux fœtus.
Concrètement, ce syndrome est dangereux pour la survie des deux fœtus. L’un des jumeaux transfuse le second. Du coup, le jumeau receveur, souvent plus gros, peut être victime d’une surcharge du volume sanguin qu’il compense par une production d’urine et donc un excès de liquide amniotique.
A l’inverse, le jumeau donneur, parfois plus petit, subit une baisse de pression sanguine et de liquide amniotique. Actuellement, outre l’arrêt thérapeutique de la grossesse qui peut parfois être recommandé par les spécialistes ou encore un avortement sélectif du donneur afin d’assurer la survie du receveur, le seul traitement est l’intervention chirurgical au laser in-utero.

 

Traiter grâce à une chirurgie au laser in-utero
Après une anesthésie locale ou péridurale et sous contrôle échographique, le médecin pratique une fœtoscopie in utero par le biais d’un trocard. Ce télescope miniature permet donc d’observer les anastomoses présentes sur le placenta et de les coaguler avec un laser. Ce geste permet donc d’interrompre en 20 à 40 minutes en moyenne, la circulation entre les deux fœtus. Cependant, les spécialistes précisent qu’il s’agit d’une intervention à haut risque. Elle permet à ce jour la survie sans séquelle d’un des jumeaux à 80 % et celle des deux à 65 %. Des chiffres à relativiser lorsque l’on sait que, sans prise en charge, le syndrome transfuseur/transfusé entraîne le décès des deux bébés dans 9 cas sur 10.