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Etude mené sur 5 863 fumeurs

La e-cigarette fait ses preuves dans le sevrage tabagique

Par Julian Prial

Les personnes qui tentent d'arrêter de fumer sans aide professionnelle ont 60 % plus de chance de réussir si elles utilisent les e-cigarettes. 

Chris Huber/AP/SIPA

A la question, quel est le meilleur outil pour arrêter de fumer, des chercheurs anglais de l'University College de Londres (UCL) apportent un début de réponse ce mercredi dans la revue scientifique Addiction. Après avoir interrogé 5 863 fumeurs britanniques entre 2009 et 2014, ces derniers concluent que les fumeurs qui tentent d'arrêter de fumer, sans soutien d’un professionnel de santé, ont environ 60 % de chances en plus de réussir leur sevrage tabagique en utilisant la e-cigarette. Ces « 60 % de chances en plus », valent par rapport aux autres options de sevrage connues. Parmi elles, arrêter tout seul avec l’aide de sa seule volonté, ou encore avoir recours aux substituts nicotiniques en accès direct (sans prescription) que sont les patchs et les chewing-gums (gommes à la nicotine).

20 % des vapoteurs avaient arrêté la cigarette 
Autre chiffre marquant rapporté par l'équipe britannique, 20 % des personnes qui tentaient d'arrêter de fumer avec l'aide de la e-cigarette y sont parvenues au moment de l'enquête.
Un chiffre qui a retenu l'attention des chercheurs. Ces derniers suggèrent à ce titre que « les e- cigarettes pourraient jouer un rôle positif dans la réduction des taux de tabagisme. Et pour les plus sceptiques, ils indiquent qu'à la vue de ces données, il n'y a pour le moment « aucun risque que la e-cigarette puisse à terme normaliser l’action de fumer. » Sur la base de données britanniques, ils ne constatent d'ailleurs « aucune augmentation des taux de tabagisme chez les non-fumeurs utilisateur d’e-cigarettes », précisent-ils.


Accentuer l'effet « aide au sevrage »

Mieux encore, une autre enquête de cette même équipe montre que ces données sont basées sur l’utilisation majoritaire d’e-cigarettes de première génération décrites comme « cigalike », plutôt que celles de deuxième génération avec cartouches rechargeables et choix de saveurs et de concentrations de nicotine. Selon les auteurs, l’amélioration des dispositifs devrait favoriser encore plus cet effet « aide au sevrage », recherché par de nombreux vapoteurs.

Une vapeur moins toxique que celle de la cigarette
Ce constat global pourrait, selon l'équipe britannique, améliorer « sensiblement » la santé publique outre-Manche, notamment en raison de l'attrait actuel du produit, et des gains énormes en terme de santé qui sont associés à l'arrêt du tabac », a déclaré le Pr Robert West du Département d'épidémiologie et de santé publique de l'UCL, l'auteur principal de l'étude. 
En conclusion, ce dernier fait toutefois preuve de prudence. « On ne sait pas encore si l'utilisation à long terme de la e-cigarette comporte des risques de santé. » Tout en concluant, « mais de ce qu'on sait aujourd'hui, sa vapeur est beaucoup moins dangereuse que celle du tabac. »