ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Autisme : nouvelle preuve du risque des antidépresseurs pendant la grossesse

Inhibiteurs de recapture de la sérotonine

Autisme : nouvelle preuve du risque des antidépresseurs pendant la grossesse

Par Arnaud Aubry

Une nouvelle enquête montre que les femmes enceintes qui prennent des antidépresseurs ont trois fois plus de risques d'avoir des garçons autistes que les autres mamans.

NICOLAS MESSYASZ/SIPA

Les cas d’autisme sont en fortes augmentation dans les pays occidentaux. En France, un enfant sur 110 nait autiste aujourd'hui contre 1 sur 2000 il y a environ 10 ans. Aux Etats-Unis, la situation est encore plus alarmante où 1 enfant sur 68 nait désormais autiste. Cette croissance inquiète les scientifiques qui cherchent à en comprendre la cause. Et une nouvelle étude met cette fois en avant la responsabilité des antidépresseurs. Selon l’étude de l'Université de California-Davis, les antidépresseurs incriminés sont les inhibiteurs de recapture de la sérotonine (Citalopram, Divarius, Fluoxetine, Fluvoxamine, Paroxetine, Prozac, Seropram, Sertraline et Zoloft).

Pour l'étude, près de 1 000 mères d'enfants âgés de 2 à 5 ans ont été interrogées sur l'utilisation de cette classe de médicaments quand elles étaient enceintes. L'équipe a constaté trois fois plus de cas d'autisme chez les garçons lorsque la mère avait suivi un traitement d'antidépresseurs. Et l'étude indique que le risque serait même majoré lorsque l'exposition a lieu durant le premier trimestre de la grossesse. Comment expliquer ce phénomène ? Une précédente étude, parue dans le New England Journal of Medicine montrait que l'autisme était lié à un développement anormal du cortex cérébral. Or celui-ci se forme lors des premières semaines, les neurones commençant ainsi à se former dès la 4e semaine. Les antidépresseurs pourraient donc avoir une influence sur le développement du cortex cérébral qui pourrait conduire à l'autisme du futur enfant.

Des résultats particulièrement troublants lorsque l’on sait que d’autres études sont arrivées aux mêmes conclusions par le passé. Pour les femmes enceintes souffrant de dépression, il peut être conseillé d'essayer de trouver des solutions alternatives afin de soulager leur mal, comme la sophrologie ou encore la médiation. Bien sûr ces choix doivent être faits en accord avec leur médecin, en particulier dans les cas de dépression sévère.