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Enquête IMS Health

Antidépresseurs : le Limousin champion de France de la consommation

Par Audrey Vaugrente

Parmi les régions consommatrices d’antidépresseurs, le Limousin remporte la palme. L’Alsace fait partie des moins dépressives et la situation en Ile-de-France est contrastée.

Turenne, dans le Limousin (SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA )

Le Limousin, premier consommateur d’antidépresseurs. Une enquête IMS Health (1) a réalisé une carte de France des régions selon le nombre d’antidépresseurs vendus en pharmacie. Ces données ont été recoupées avec les chiffres sociaux et démographiques de l’Institut de la Statistique (Insee). « Les régions les plus consommatrices […] sont parmi les régions à dominantes rurales », conclut l’enquête.

En effet, Limousin, Auvergne et Poitou-Charentes forment le « trio de tête » des consommateurs d’antidépresseurs, avec une consommation allant de 9,95 à 7,29 doses annuelles par habitant. A l’inverse, les régions les moins « dépressives » sont l’Alsace, l’Île-de-France et la Lorraine avec 5,5 doses par jour.

 

La « maladie de la solitude »

En recoupant ces résultats avec les données de l’Insee, on s’aperçoit que certains facteurs sociaux ou démographiques sont liés à la consommation d’antidépresseurs. L’association avec l’âge (plus de 65 ans), le célibat des femmes comme des hommes, le handicap, ou l’absence d’enfant dans le foyer, est forte… ce qui explique que le Limousin soit « champion de France » en matière de consommation d’antidépresseurs.
A l’inverse, les familles avec enfant, quel que soit leur niveau de revenu ou leur statut (famille recomposée, monoparentale ou biparentale), semblent mieux protégés de la consommation d’antidépresseurs. « Le Limousin, qui est la région la plus vieille de France, est en tête », analyse Dominique Perrot, directeur du développement des nouvelles activités chez IMS Health. « Il est aussi en tête des régions pour le célibat, le handicap et le pourcentage de couples sans enfants. »

 

Cette enquête propose un « zoom » sur l’Île-de-France, où l’on observe là encore des disparités. Paris est nettement au-dessus de la moyenne régionale en termes de consommation. Il s’agit aussi de la ville avec le plus fort taux de célibataires et le plus faible taux de couples avec enfants. A l’inverse, la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise sont bien en dessous de la moyenne nationale, et font partie des départements les plus jeunes de la région. « En Île-de-France, les départements dans lesquels il y a le moins de consommation sont ceux où il y a le moins de personnes âgées, le plus de famille avec enfant, et les taux de célibat les plus bas, » explique Dominique Perrot. « On parle souvent de la dépression comme de la maladie de la solitude. Ce qui est intéressant avec cette étude, c’est qu’elle appuie fortement cette affirmation. »

 

(1) IMS Health : entreprise proposant des études et du conseil pour les industries du médicament et les acteurs de la santé.