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Etude britannique sur 7 000 enfants

Les cauchemars fréquents exposeraient à la psychose

Par Afsané Sabouhi

Les enfants souffrant de cauchemars fréquents ont trois fois plus de risque de présenter des troubles psychotiques à l’adolescence.

PureStock/SIPA

« Nous ne voulons certainement pas inquiéter tous les parents, 3 enfants sur 4 font des cauchemars pendant leurs premières années. Cependant, s’ils demeurent récurrents ou que des épisodes de terreur nocturne persistent à l’adolescence, cela peut être un indicateur précoce de quelque chose de plus sérieux pour la suite de leur vie », explique le Pr Dieter Wolke, chercheur en psychopathologie à l’Université de Warwick au Royaume-Uni. Son équipe, qui suit une cohorte de près de 7000 enfants depuis leurs premières années, publie en effet aujourd’hui dans la revue spécialisée Sleep une étude de nature à inquiéter les parents d’enfants au sommeil contrarié.

 

Un risque d'hallucinations multiplié par 3,6

Selon les résultats de ces chercheurs, lorsque les mères rapportent que leur enfant âgé de plus de 12 ans fait encore des cauchemars fréquents, le risque qu’il souffre de troubles psychotiques comme des hallucinations, des pensées interférentes ou des délires est plus que triplé. Chez les enfants souffrant de cauchemars fréquents plus jeunes, avant l’âge de 9 ans, le risque de troubles psychotiques à la préadolescence est multiplié par 1,5.

Les chercheurs de Warwick se sont aussi intéressés aux terreurs nocturnes. Elles diffèrent des cauchemars car elles surviennent pendant la phase de sommeil profond et se traduisent par un réveil brusque en criant et un état de panique que l’enfant a oublié le lendemain matin. Les enfants ayant déjà expérimenté assez régulièrement ce type de terreurs nocturnes voient leur risque de psychose doublé.


« C’est une étude très importante car tout ce que nous pouvons faire pour faciliter le repérage précoce des signes de maladie mentale est vital pour les milliers d’enfants qui en souffrent. Intervenir tôt est crucial pour éviter aux enfants d’entrer dans la maladie quand ils atteignent l’âge adulte », explique Lucie Russell, de la fondation YoungsMind, dédiée à la santé mentale des plus jeunes.


Adopter une bonne hygiène du sommeil

Les auteurs rappellent également quelques conseils pour éviter la survenue des cauchemars. « Le régime alimentaire est la clé d’une bonne qualité de sommeil, notamment en évitant les boissons sucrées avant d’aller au lit. Et parmi les changements pratiques à adopter, nous avons toujours recommandé d’éviter dans les chambres d’enfants tout ce qui peut être stimulant comme la télévision, les jeux vidéos ou autres », conclut le Dr Helen Fisher, co-auteur de cette étude.