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Au CHU de Nancy

Etude sur le cannabis : 300 volontaires pour 180 places

Par la rédaction

L’étude CAUSA MAP portera sur la consommation régulière de cannabis et son impact sur le cerveau. A la recherche de 180 volontaires, le standard du CHU de Nancy croule sous les demandes. 

ALFRED/SIPA

« Plus de 300 personnes se sont déjà manifestées pour participer à l'étude, le standard a failli exploser », c'est la surprise du Dr Vincent Laprévote, psychiatre à la maison des addictions du CHU de Nancy et l'un des instigateurs du projet « CAnnabis USe And MAgnocellular Processing », en français « Evaluation du traitement magnocellulaire chez les fumeurs chroniques de cannabis. » Interrogé ce matin dans Le Parisien ce médecin rappelle par ailleurs que le CHU de Nancy cherche encore des fumeurs de tabac mais que, "pour le cannabis, c'est complet". pourquoidocteur revient sur cette étude, la première du genre en France.

Une étude sur le cerveau
Depuis jeudi dernier, l’appel est lancé pour recruter quelques 180 volontaires parmi lesquels des fumeurs de cannabis réguliers. Cette vaste étude regroupe plus de 20 chercheurs du CHRU de Nancy, du Centre de Recherche en Automatique de Nancy et du laboratoire INTERPSY de l’Université de Lorraine, de Strasbourg et de Paris. Alors que les effets néfastes du cannabis sur la mémoire ou la concentration sont bien avérés, cette équipe souhaite découvrir l’influence de la consommation régulière de cette drogue sur les fonctions sensorielles telle que la vision à long terme. Selon ces chercheurs, c'est une question importante car la vision est parfois un marqueur très précoce d’anomalies de fonctionnement du cerveau.


Comparer des fumeurs de cannabis, de tabac et des non fumeurs
Dans cette étude, trois types de volontaires de 18 à 55 ans seront analysés. Des personnes qui fument du cannabis au moins 7 fois par semaine depuis plus d’un an, et qui ne souffrent pas d’une maladie neurologique ou psychiatrique déjà développée, des fumeurs réguliers de tabac et enfin des personnes ne fumant ni tabac, ni cannabis. Chaque volontaire devra consacrer 2 demi-journées à l’étude, pour répondre d’une part à un questionnaire sur sa santé et ses habitudes de consommation, pour passer un examen urinaire, des tests de mémoire et d’attention, en enfin pour réaliser des tests visuels avec un électrorétinogramme, un examen mesurant l’activité électrique de l’œil lorsqu’un signal lumineux lui est envoyé. Dans un deuxième temps, grâce à un bonnet de 64 capteurs placé sur le crâne et relié à un appareil spécifique, l’activité électrique du cerveau du volontaire sera mesurée par un système indolore et insensible d’électroencéphalogramme, afin de connaître le fonctionnement des différentes parties du cerveau impliquées dans ces tests.

Mieux détecter et conseiller les consommateurs de cannabis
Selon le CHU de Nancy, l’ensemble des résultats obtenus dans cette enquête qui devrait durer un an permettra d’établir une cartographie du fonctionnement du cerveau visuel lors de l’usage régulier du cannabis. « Il s’agit de voir ce qui se passe dans les 200 premières millisecondes de réaction du cerveau. Notre hypothèse est qu’il existe une discrimination spatiale et temporelle de la perception d’un signal et que la capacité du système visuel est perturbée par l’usage du cannabis. Si cela se vérifie, nous aurons trouvé ainsi un marqueur des risques de la consommation du cannabis et nous pourrons mieux détecter et conseiller les consommateurs », précisait la semaine le Dr Vincent Laprévote, responsable de l’étude.

Mais pour ceux qui comptaient profiter de cette occasion pour s'adonner à la consommation du cannabis gratis, le Dr Vincent Laprévote rappelle les règles de cet essai : « Attention nous ne faisons pas fumer du cannabis au CHU et on ne leur fournit rien. D'ailleurs à l'issue de ce projet qui doit durer un an, nous leur proposerons une aide à l'arrêt de la consommation », conclut-il dans Le Parisien.