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Maux de tête, étourdissements....

Roubaix : les policiers victimes du cannabis passif

Par Bruno Martrette

Les policiers de Roubaix se plaignent de maux de tête récurrents. Cet état serait dû au stockage massif du cannabis saisi dans leurs locaux. Lors de tests, trois d’entre eux ont même été dépistés positifs !  

BEAUFILS/SIPA
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Les policiers de Roubaix (Nord) sont-ils victimes de cannabis passif ? C'est en tout cas l'histoire que racontent ce mardi certains agents du commissariat de Roubaix. Ces derniers poussent en effet un coup de gueule dans les médias contre l'accumulation des stocks de cannabis dans leurs locaux. Ce stockage aurait, selon eux, de drôles d'effets sur leur santé.

Maux de tête, étourdissements...
Interrogé par France 3 Nord-Pas-de-Calais, Fabrice Danel, secrétaire départemental du syndicat UNITÉ SGP se fait le porte-voix de cette constestation. Il évoque des quantités énormes de cannabis stockées dans les locaux de ce commissariat du Nord : « 40 kilos sûr, mais on sait qu'il y a bien plus », dit-il. Et ce stockage massif n'est pas sans conséquence pour la santé des fonctionnaires. Ce policier raconte que certains policiers sont souvent victimes de maux de tête. Trois d'entre eux ont même été dépistés positifs au cannabis, rajoute-t-il.

Contacté par la rédaction de pourquoidocteur, le Dr Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul Brousse (Paris), nous explique que cela est "rare"  mais "possible". « Cela peut arriver lorsqu'une personne est dans des locaux très confinés et qu'il y a beaucoup de cannabis. En respirant ces fortes odeurs, les effluves de cannabis peuvent rendre une personne positives lors de tests. » De plus, ce médecin confirme que les odeurs de la résine de cannabis peuvent entraîner des maux de tête, et même dans certains cas des étourdissements. 
Preuve de cette contamination, Fabrice Danel raconte des scènes où certains policiers titubaient en sortant de la pièce à scellés du commissairiat de Roubaix.

Ecoutez le Dr Laurent Karila, addictologue à l’hôpital Paul Brousse (Paris) : « Il faut vraiment qu'il y ait beaucoup beaucoup de cannabis. Mais une inhalation de manière passive peut entrainer des maux de tête...»



Un manque d'effectifs au sein du palais de justice
Et pour ceux qui se demandent si une telle situation peut même entrainer une "défonce", le Dr Laurent Karila est clair. « Cela est peu probable, lorsque des personnes évoquent avoir été shootées au cannabis juste en sentant de la résine, on est plus dans un effet placebo. » 
Quoi qu'il en soit, les policiers roubaisiens ne compent pas subir longtemps ces désagréments. Ils en appellent donc directement à la directrice du greffe du palais de justice de Lille chargée de gérer ces saisies de drogue. Côté judiciaire, l'autorité évoque un problème d’effectifs au sein du greffe de Lille. 
Pour faire pression, certains policiers syndicalistes ont lancé la menace d'un droit de retrait possible.