- Les femmes enceintes qui prennent des inhibiteurs de la pompe à protons pendant leur grossesse, ont un risque plus élevé de développer des infections.
- Or, ils sont souvent utilisés pour soulager le reflux acide, qui est courant pendant la grossesse.
- Les chercheurs appellent donc à évaluer finement les bénéfices-risques avec son médecin.
De nombreuses femmes enceintes souffrent de brûlures d’estomac durant la grossesse. Pour calmer leurs maux, il n’est pas rare qu’elles se voient proposer des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Face à ce constat, les chercheurs de Karolinska Institutet (Suède) ont voulu vérifier l’impact de ce traitement sur leur santé.
Leur étude, publiée dans la revue The Lancet Obstetrics Gynaecology & Women's Health, montre que la prise de ce médicament augmente le risque de développer des infections pendant la grossesse et après l’accouchement.
Grossesse : la prise d’IPP augmente le risque d’infections de 26 %
Pour leurs travaux, les scientifiques ont analysé les données de plus de 1,5 million de grossesses en Suède entre 2006 et 2019. 2,8 % des femmes enceintes suivies avaient utilisé des IPP pendant leur grossesse. Les analyses ont déterminé que près de la moitié d’entre elles (49,7 %) ont contracté une infection pendant la grossesse ou jusqu'à trois mois après l'accouchement. Le taux était de 36,8 % parmi les participantes qui n'avaient pas utilisé le médicament.
Après ajustement pour des facteurs tels que l'âge, l'IMC, le niveau d'études et d'autres maladies, l’équipe a déterminé que l'utilisation d'IPP par les futures mamans était associée à une hausse globale du risque de tout type d'infections de 26 %.
Médicament anti-brûlure d’estomac et grossesse : il faut peser les bénéfices/risques
"Nos résultats suggèrent que l’utilisation d’inhibiteurs de la pompe à protons pendant la grossesse est associée à un risque accru d’infections virales et bactériennes, en particulier dans le tractus gastro-intestinal", explique la professeure Kenny A Rodriguez-Wallberg dans un communiqué présentant l’étude.
Les chercheurs ne prônent pas une interdiction du médicament aux futures mamans, mais appellent à la prudence. "Il est important de peser les bénéfices du médicament par rapport aux risques, en particulier pour les femmes enceintes présentant une sensibilité accrue aux infections", conclut Hana Shabana, première auteure. Cette découverte rappelle également l'importance de discuter avec un professionnel de santé avant de prendre des traitements.


