- Foodwatch alerte sur dix produits laitiers pour enfants, jugés trop gras, sucrés et ultra-transformés.
- Leur marketing, qui se veut rassurant pour les parents, masque des compositions problématiques.
- L’association demande l’interdiction de la publicité ciblant les enfants.
Des packagings colorés, des mascottes rigolotes et des promesses de calcium pour grandir en pleine forme : les produits laitiers pour enfants semblent pensés pour rassurer les parents. Mais une nouvelle enquête de l'association Foodwatch, publiée ce lundi 6 octobre, révèle que ces produits du quotidien ne sont pas aussi inoffensifs qu’ils veulent le laisser penser.
Des produits laitiers ultra-transformés à risque
P’tite Danette, yaourts Smarties, Kiri Goûter, Petits Filous ou encore les gourdes de yaourt Carrefour Kids : dix produits laitiers stars sont dans le collimateur de Foodwatch. Tous ont en commun un marketing très ciblé vers les enfants, mêlant héros de dessins animés et formats ludiques. À cela s'ajoutent des mentions rassurantes pour les parents : "calcium et vitamine D pour la croissance des os", "sans colorant ni arôme artificiel".
Mais derrière ces promesses, la réalité est plus inquiétante. "Ces allégations santé apposées sur des emballages racoleurs masquent le véritable problème : leur taux de gras, de sucre et/ou de sel est très élevé", alerte Audrey Morice, chargée de campagne chez Foodwatch.
"Ces produits laitiers pour les enfants au marketing racoleur ne sont pas sains". D’après l'association, tous les produits épinglés sont "hors des clous" selon les critères nutritionnels de l'OMS : trop gras, trop sucrés, trop salés, et surtout ultra-transformés. Une consommation régulière de ces aliments expose donc les enfants à des risques accrus d'obésité, de diabète de type 2, d'hypertension ou encore de maladies cardiovasculaires.
Un appel à interdire le marketing de la malbouffe
Les exemples cités sont parlants : les Petits Filous contiennent des arômes à la place de vrais fruits, les Kiri Goûter des polyphosphates, marqueurs d'ultra-transformation, tandis que les Danonino utilisent des épaississants comme l'amidon modifié. Le fromage P'tit Louis, pourtant présenté comme stimulant l'imagination des enfants, contient des additifs controversés tels que les carraghénanes (E407).
Face à ce constat, Foodwatch appelle le gouvernement à interdire la publicité et le marketing ciblant les enfants pour ce type de produits. "L'interdiction de leur promotion est une mesure-phare encouragée par l'OMS et Santé publique France depuis des années, mais nos responsables politiques font toujours la sourde oreille. Cela doit cesser", insiste l'association.
Une pétition et la réponse d'une entreprise mise en cause
Pour soutenir cette démarche, une pétition a été lancée, réunissant déjà plus de 67.000 signatures, preuve que le sujet mobilise largement les parents. "Foodwatch continue de mobiliser les consommateurs sur cette pétition et est déterminée à ne pas lâcher sur cette question cruciale de santé publique."
Mais l'entreprise Danone qui fabrique des produits mis en cause par l'association Foodwatch dénonce de son côté "une étude qui n'est pas de nature scientifique" et affirme ne pas mener d'opérations marketing à destination des enfants "pour des recettes dont le score dans le système HSR (Health Star Rating) reconnu internationalement et utilisé par les scientifiques est inférieur à 3,5 sur 5". "La qualité nutritionnelle de nos produits, en particulier ceux destinés aux enfants, demeure une priorité", ajoute un communiqué de l'entreprise.


