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Cancer colorectal : ce médicament courant peut réduire les risques de récidive de moitié

Prendre de faibles doses d’aspirine réduit de moitié le risque de récidive du cancer colorectal chez les patients dont les tumeurs présentaient une mutation génétique spécifique.

Cancer colorectal : ce médicament courant peut réduire les risques de récidive de moitié ironstealth/istock




L'ESSENTIEL
  • Une faible dose d'aspirine réduit de moitié le risque de récidive de cancer colorectal chez les patients dont la tumeur présente un certain type d'altération génétique.
  • Il s'agit d'une mutation génétique de la voie de signalisation PIK3. Elle est présente chez environ 40 % des patients.
  • Il ne faut toutefois pas prendre de médicament sans avis médical.

Le cancer colorectal, deuxième cause de décès par cancer en France, présente un risque de récidive de 20 à 25 %. Et cela, même diagnostiqué et traité précocement. Toutefois, un médicament très connu pourrait aider à réduire un risque, au moins pour certains patients, selon le Karolinska Institutet.

En effet, les chercheurs du centre suédois ont découvert que la prise d’une faible dose d’aspirine après le retrait de la tumeur réduit le risque de rechute des patients atteints d'un cancer colorectal présentant des mutations génétiques de la voie de signalisation PIK3.

Aspirine : le médicament peut réduire le risque de récidives de cancer colorectal de 55 %

L’impact de l’aspirine sur des tumeurs malignes a été au cœur de plusieurs études. Face à des résultats contradictoires, l’équipe a décidé de lancer un essai clinique. Elle a ainsi réuni plus de 3.500 patients atteints de cancer du côlon et du rectum, provenant de 33 hôpitaux en Suède, en Norvège, au Danemark et en Finlande. Les participants étaient répartis au hasard dans deux groupes. L’un prenait 160 mg d'aspirine par jour pendant trois ans après l'intervention. L’autre recevait un placebo.

L’analyse des données a montré que les patients porteurs de la mutation génétique PIK3 (une altération présente chez environ 40 % des malades) qui avaient pris l’aspirine, présentaient un risque de récidive réduit de 55 % par rapport au groupe placebo.

"L'aspirine est testée ici dans un contexte totalement inédit en tant que traitement de médecine de précision. C'est un exemple clair de la manière dont nous pouvons utiliser l'information génétique pour personnaliser les traitements et en même temps économiser des ressources et réduire les souffrances", explique la Dr Anna Martling, première auteure de l’étude, dans un communiqué.

Cancer du côlon et aspirine : un traitement "anti-récidive" facile d’accès

Les mécanismes derrière le lien entre l'aspirine et la réduction de récidive pour les tumeurs colorectales liées à la mutation PIK3 ne sont pas complètement compris. Toutefois, les auteurs avancent une explication dans leur article paru dans la revue The New England Journal of Medicine, le 17 septembre 2025. Le médicament agit sur plusieurs éléments à la fois : il réduit l'inflammation, inhibe la fonction plaquettaire et la croissance tumorale. "Cette combinaison rend l'environnement moins favorable au cancer", assurent-ils.

"Bien que nous ne comprenions pas encore pleinement tous les liens moléculaires, les résultats soutiennent fortement la justification biologique et suggèrent que le traitement peut être particulièrement efficace dans les sous-groupes génétiquement définis de patients", ajoute Dr Anna Martling. Elle rappelle aussi les nombreux avantages du traitement : "L'aspirine est un médicament facilement disponible dans le monde entier et extrêmement bon marché par rapport à de nombreux médicaments modernes contre le cancer, ce qui est très positif".

Mais, l’enthousiasme des chercheurs suédois face à leurs résultats ne doit pas conduire à se précipiter vers sa pharmacie pour prendre de l’aspirine. Si le produit est, en effet, bien connu et fiable, il peut avoir – comme tout médicament – des contre-indications et des effets nocifs. Il est donc essentiel de ne jamais prendre de cachets sans un avis médical.

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