- Une Australienne a dû attendre un an et consulter plus de 20 médecins pour qu'on trouve l'origine de ses douleurs.
- Elle était atteinte d'un lymphome folliculaire non hodgkinien à cellules B de stade 4.
- La maladie, souvent silencieuse, peut se propager à d'autres organes comme les os, la peau ou les poumons.
On lui a dit qu’elle était hypocondriaque, alors qu’elle souffrait d’un cancer de stade 4. Près de vingt ans après avoir été diagnostiquée d’un cancer, Jodie Guerrero, une Australienne aujourd’hui âgée de 53 ans, revient sur l’errance médicale dont elle a été victime, dans un entretien avec le média britannique The Mirror.
Cancer non diagnostiqué : plus de 20 consultations en un an
En 2005, Jodie Guerrero a une trentaine d’années et des douleurs violentes dans le bras droit. Elle remarque une grosseur dans son sein et décide alors de voir un médecin. "On m'a dit que c'était juste un ganglion lymphatique réactif et rien de grave, raconte-t-elle. Mais une petite voix au fond de ma tête m'a dit que quelque chose n'allait pas." Elle sollicite alors d’autres avis, et en un an, elle consulte 21 professionnels de santé. Mais tous lui disent qu’elle ne doit pas s’inquiéter. "On m'a essentiellement dit que j'étais hypocondriaque. Certains médecins étaient vagues, d’autres m'ont donné des antibiotiques et m'ont mis à la porte. On a même suggéré que c'était peut-être dans ma tête. Mais je savais que quelque chose n'allait pas."
Au fil des mois, ses douleurs s’aggravent et s’étendent au dos. Une de ses jambes devient engourdie et la trentenaire réalise qu’elle n’a plus de sensation lorsqu’elle urine. "J'étais dans une douleur physique constante, anxieuse, déprimée, et honnêtement, j'avais envie d'abandonner", glisse-t-elle. Elle reste sans réponse et sans explication jusqu’au mois de septembre 2006. Un médecin lui annonce qu’elle est atteinte d’un lymphome folliculaire non hodgkinien à cellules B de stade 4. Si les professionnels de santé tentent de la rassurer, car ils savent soigner la maladie, la patiente s’effondre. "La maladie était partout", souligne-t-elle.
Qu’est-ce que le lymphome folliculaire non hodgkinien à cellules B ?
Selon la Société canadienne du cancer, il s’agit de l’une des caractéristiques de la pathologie. "Il est fréquent que le lymphome folliculaire se soit déjà propagé dans tout le système lymphatique lors du diagnostic, souligne l’organisme. Il peut aussi se propager à d’autres parties du corps, comme les os, la peau, le tube digestif et les poumons." Le lymphome est une maladie considérée à "croissance lente", qui est liée aux lymphocytes B, un type de cellules immunitaires.
Lymphome non-hodgkinien : 94 doses de chimiothérapie et un traitement à vie
Généralement, la maladie est traitée par immunothérapie et chimiothérapie, mais elle peut parfois être soignée par chimiothérapie seule ou radiothérapie. Dans le cas de Jodie Guerrero, un traitement par radiothérapie, chimiothérapie et greffe de moelle osseuse a été nécessaire. En 2007, les médecins lui ont annoncé qu’elle était en rémission. Mais un an plus tard, elle a fait une rechute : le cancer a touché l’un de ses nerfs rachidiens. Puis, en 2014, une autre pathologie a été diagnostiquée : une myélodysplasie, une maladie qui touche la moelle osseuse.
"J'ai subi 94 doses de chimio et de radiothérapie et j'ai passé des milliers d'heures à l’hôpital, précise-t-elle. Je prends maintenant 52 pilules tous les jours, avec des perfusions de plasma hebdomadaires. Ma survie est un véritable miracle." Aujourd’hui fragilisée par ces maladies et les traitements, elle souffre de douleurs chroniques et son immunité est faible, mais elle a décidé de partager son histoire pour militer pour un meilleur diagnostic du cancer et pour les droits des patients.




