Chaque année, les infections à papillomavirus humains (HPV) sont à l’origine d’environ 100.000 cas de condylomes ano-génitaux, 35.000 lésions précancéreuses et 6.400 cas de cancers, principalement celui de col de l’utérus. La vaccination anti-HPV est l’une des meilleures armes contre ces maladies. Toutefois, en termes de couverture vaccinale, les Français sont très à la traîne par rapport à leurs voisins européens, et surtout bien loin des 90 % recommandés par l’OMS.
Pour tenter de rattraper ce retard, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande d’élargir le rattrapage à tous les jeunes adultes, jusqu’à 26 ans révolus.
Rattrapage du vaccin anti-HPV : un levier supplémentaire de prévention
"Jusqu’à présent, la vaccination de rattrapage anti-HPV était prise en charge pour les femmes et les hommes hétérosexuels jusqu’à 19 ans et jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes, créant une inégalité d’accès à la vaccination selon le genre et l’orientation sexuelle", remarque la HAS dans son communiqué. Pour corriger cela, mais également améliorer la couverture vaccinale dans le pays, l’instance recommande d’élargir le rattrapage vaccinal à l’ensemble des jeunes hommes et aux jeunes femmes jusqu’à l’âge de 26 ans révolus.
Elle précise avoir pris cette décision après avoir "pris en compte les données d'efficacité et de sécurité du vaccin Gardasil 9 (dirigé contre neuf virus HPV)" et remarqué que "trois quarts des jeunes adultes de cette tranche d’âge n'ont pas encore été exposés aux infections par le HPV". Il a été estimé que 3,6 millions de jeunes adultes âgés de 20 à 26 ans n’avaient pas pu bénéficier de la vaccination à l'adolescence.
"Dans un contexte de hausse de plus en plus marquée des infections sexuellement transmissibles, la stratégie de rattrapage anti-HPV constitue un levier supplémentaire de prévention, contribuant à réduire la circulation des virus HPV dans la population générale et le fardeau global des infections HPV induites", soulignent les experts.
Papillomavirus humains : la vaccination des adolescents reste la priorité
L’élargissement du rattrapage de la vaccination anti-HPV à l’ensemble des personnes non vaccinées jusqu’à 26 ans révolus, ne doit pas conduire à renoncer ou repousser les doses des adolescents à plus tard.
"La priorité reste la poursuite de l’amélioration de la couverture vaccinale anti-HPV dans la population cible, à savoir les adolescents, filles et garçons, âgés de 11 à 14 ans", insiste la HAS, rappelant que "la protection conférée par le vaccin est optimale lorsqu’il est administré le plus tôt possible et que la vaccination ne doit donc pas être retardée à l'âge adulte".
De plus, le vaccin anti-HPV ne protège pas contre tous les types de papillomavirus à haut risque, ni contre les infections déjà contractées lors de la vaccination. "La vaccination ne remplace pas le dépistage du cancer du col de l’utérus, et un suivi gynécologique régulier doit être effectué chez toutes les femmes, y compris les femmes vaccinées, âgées de plus de 25 ans", rappelle l’autorité médicale.