- Parmi les 279.048 femmes suivies dans une nouvelle étude, 10.367 ont déclaré souffrir d’endométriose.
- Les participantes touchées par cette maladie gynécologique inflammatoire et chronique avaient un risque sept fois plus élevé de ménopause chirurgicale, c’est-à-dire après une hystérectomie et/ou une ovariectomie.
- En moyenne, la ménopause chirurgicale est survenue 1,6 an, soit 19 mois, plus tôt chez les patientes.
"L'endométriose est associée à une diminution de la réserve ovarienne, mais les données sur son lien avec le type de ménopause (chirurgicale ou naturelle) et le moment de la ménopause (en particulier la ménopause prématurée et précoce) sont limitées", a indiqué une équipe internationale de chercheurs. C’est pourquoi ils ont décidé de se pencher sur la question dans une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Human Reproduction.
Endométriose, ménopause : 279.948 femmes ont été suivies
Pour mener à bien les travaux, les scientifiques ont analysé les données de 279.948 femmes issues de cinq cohortes sur la santé des femmes menées au Royaume-Uni, en Australie, en Suède et au Japon entre 1996 et 2022. Les personnes dont le type et l'âge de ménopause n'ont pas pu être déterminés en raison d'une hystérectomie préménopausique avec préservation ovarienne ou du recours à un traitement hormonal ménopausique ont été exclues. L'endométriose a été identifiée grâce aux déclarations des volontaires et aux informations administratives. L'âge à la ménopause a été fixé par l'âge des dernières règles ou de l'ovariectomie bilatérale. L'insuffisance ovarienne prématurée spontanée a été définie comme une ménopause naturelle avant 40 ans. La ménopause chirurgicale, c’est-à-dire survenant après une opération, a été définie comme une ovariectomie bilatérale préménopausique. Car oui, pour rappel, les femmes atteintes d'endométriose sont plus susceptibles de subir une hystérectomie et/ou une ovariectomie (unilatérale ou bilatérale).
En cas d’endométriose, le risque de ménopause chirurgicale est 7 fois plus élevé
Selon les recherches, 10.367 des participantes ont reçu un diagnostic d’endométriose. À la fin du suivi, 7,9 % présentaient une ménopause chirurgicale et 58,2 % une ménopause naturelle. Les auteurs ont montré que les femmes souffrant d'endométriose avaient un risque sept fois plus élevé de ménopause chirurgicale et étaient moins susceptibles de présenter une ménopause naturelle. En moyenne, la ménopause chirurgicale est survenue 1,6 an, soit 19 mois, plus tôt chez les patientes. Parmi les volontaires ayant connu une ménopause naturelle, elle est survenue 0,4 an, soit 5 mois, plus tôt pour celles atteintes d'endométriose. Les femmes atteintes d'endométriose étaient deux fois plus susceptibles de connaître une ménopause chirurgicale prématurée avant l’âge de 40 ans et 1,4 fois plus susceptibles de connaître une ménopause naturelle au même âge.
Endométriose : "une prise en charge personnalisée afin de prévenir la ménopause induite médicalement ou prématurée"
"Compte tenu de la cohérence des données des différentes cohortes, nos résultats sont susceptibles d'être généralisés à différentes populations, soulignant la nécessité d'une prise en charge personnalisée de l'endométriose afin de prévenir la ménopause induite médicalement ou prématurée. Un suivi à long terme des patientes est recommandé, compte tenu de leur risque élevé de ménopause chirurgicale et de ménopause prématurée ou précoce, qui sont associées à des conséquences néfastes pour la santé plus tard dans la vie", a conclu l’équipe.