ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Les hommes ont une moins bonne mémoire que les femmes

Etude sur 48 000 personnes

Les hommes ont une moins bonne mémoire que les femmes

Par Audrey Vaugrente

Les clichés hommes-femmes peuvent parfois s'avérer vrais. Une étude montre que la mémoire masculine est plus sujette à troubles que celle des femmes.

SUPERSTOCK/SIPA
MOTS-CLÉS :

L'homme oublie toujours la date d'anniversaire de son mariage et ne trouve jamais leurs clés... Clichés sexistes ? Pas toujours, si l'on en croit une récente étude norvégienne publiée dans BMC Psychology. Les hommes ont plus tendance que les femmes à souffrir de troubles mineurs de la mémoire : ils sont 46% environ à le déclarer contre 44% des femmes. Ils sont également un peu plus nombreux à souffrir de troubles sévères.

 

Noms et dates gênent les deux sexes

48 000 hommes et femmes ont participé à cette étude, dont les résultats ont étonné les chercheurs. « Il était surprenant d'observer que les hommes oublient davantage que les femmes. Cela n'avait encore jamais été documenté », déclare le Pr Jostein Holmen. Un point commun émerge toutefois entre les deux sexes : noms et dates semblent autant poser problème aux hommes qu'aux femmes. Les participants éduqués sont moins sujets à ces problèmes que les autres. Les auteurs ont également noté que les personnes souffrant d'anxiété ou de dépression sont plus nombreuses à déclarer être sujets à des trous de mémoire.

 

« Un mystère insoluble »

Les troubles de la mémoire semblent s'accentuer avec l'âge, mais uniquement à partir de la soixantaine. « Nous avons aussi été surpris d'observer que les hommes ont aussi peu de mémoire à 30 ans qu'à 60 », complète le Pr Holmen. Passé cet âge, le processus s'accélère, de manière normale. « Nous avons beaucoup spéculé sur pourquoi les hommes ont plus de problèmes à se souvenir que les femmes, mais nous n'avons pas pu trouver d'explications. C'est toujours un mystère insoluble », précise le Pr Holmen.

 

La prochaine étape de l'étude consistera à évaluer l'impact des troubles de la mémoire à un âge jeune. Ils souhaitent notamment déterminer si c'est un facteur prédictif de démence à un âge avancé. « C'est la raison pour laquelle nous avons inclus ces questions, explique le Pr Holmen. Il est important d'insister sur le fait que nous ne connaissons toujours pas l'importance clinique de ces troubles de la mémoire. Mais nous pourrions le déterminer d'ici quelques années. Les troubles de la mémoire à un âge précoce pourraient tout aussi bien n'avoir aucune importance. Je le sais par mon expérience personnelle, mais je sais maintenant que je ne suis pas seul », ajoute-t-il avec humour.